SENtract – Une nouvelle montée des tensions entre la France et le Mali s’est dénoncée ce lundi 31 janvier. Les autorités de Bamako ont condamné «vigoureusement», en rejetant les propos tenus par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian qui a fustigé, le jeudi 27 janvier, les « mesures irresponsables » de la junte « illégitime ».
Dans un communiqué lu, ce lundi 31 janvier, à la télévision nationale, le ministère des Affaires étrangères du mali a exigé le départ de l’ambassadeur français en sol malien, Joël Meyer, d’ici les prochaines 72h. « Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour, lundi 31 janvier 2022, l’ambassadeur de France à Bamako, SEM Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui lui a notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », indique le communiqué.
Les autorités maliennes ont pris cette mesure après la sortie après les dernières sorties médiatiques, le 27 janvier, du chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian, fustigeant les « mesures irresponsables » d’une junte « illégitime » à propos de la décision de Bamako demandant le retrait des soldats danois à peine déployés dans le pays. Son homologue malien, Abdoulaye Diop avait même fait une sortie, à travers les médias français, pour déplorer les propos « méprisants » venant de Paris, et avait tout aussi soutenu que son pays allait en « tirer des conséquences ».
Même si la junte malienne se dit disposée à « maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble des partenaires internationaux y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence », la situation s’envenime entre Paris et Bamako.
Déjà, depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta au milieu d’une crise sociale sans précédent, Paris qui s’affairait dans son dispositif Barkhane, voyait d’un mauvais son « alliance » franco-russe. Et encore que la France indexe le Kremlin d’acheminer des mercenaires dans le grand « désert » malien.
Bamako a nié cette présence de mercenaires sur son sol et a renforcé ses « échanges » avec Moscou, quand la CEDEAO a agit dans le sens des sanctions lourdes « appuyées » par… l’Occident.
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