SENTract – ’’L’augmentation exorbitante du prix du charbon’’ pourrait entrainer une hausse du prix du ciment pour protéger les investissements, a indiqué, jeudi, le directeur administratif et financier (DAF) de Dangote Cement Senegal (DCS), Ousmane Mbaye.
« La hausse des prix du ciment est inévitable parce que ça sera une question de survie car il faut protéger les investissements et les emplois qu’ils génèrent. Nous avons une centrale à charbon comme source d’énergie dont le prix ne cesse d’augmenter », a-t-il déclaré.
S’exprimant, jeudi, à l’issue d’une visite guidée des journalistes des installations industrielles du groupe Dangote à Pout, fait noter l’APS, le DAF a souligné que « le coût du charbon a augmenté de plus de 140% depuis 2020 alors qu’il représente 60% de notre consommation énergétique ».
« Cela a veut dire que notre coût de production est exposé et la particularité de Dangote Cement Senegal est que nous avons atteint notre capacité maximale de production depuis 2020 », a t-il souligné. « Notre chiffre d’affaires n’augmente plus depuis 2020 alors qu’en même temps les coûts sont en train d’exploser et ça a un impact sur nos résultats », a poursuivi M. Mbaye.
Selon lui, ’’la seule solution c’est essayer d’augmenter les prix qui est quand même difficile pour l’Etat parce qu’il essaie aussi de protéger le pouvoir d’achat des Sénégalais’’. Et le DAF de dire, « mais sans industrie et sans production, il n’y aura pas de pouvoir d’achat », soulignant qu’une partie du charbon utilisé vient de la Russie actuellement en conflit avec l’Ukraine.
Et il a joute que « si le marché riche ne peut plus livrer du charbon cela veut dire qu’il y aura une tension sur le marché, ce qui veut tout simplement dire une augmentation des prix », a-t-il fait valoir. « Donc, il ne faut pas rêver. Les prix vont continuer à augmenter parce qu’il faut aussi y ajouter le contexte sous-régional avec la fermeture de notre frontière avec le Mali car nous exportons dans ce pays et ça représente presque 20% de notre chiffre d’affaires ».
Face à un tel constat, il a invité « l’Etat à aider les industriels », relevant que ’’le prix du ciment n’est pas cher au Sénégal en le comparant avec celui des pays de la sous-région ou avec les pays qui ont les mêmes ressources que le Sénégal et qui ont aussi des ports ».
« Vous verrez que le prix du ciment tourne autour de 100 000 FCFA la tonne alors qu’ici le prix tourne entre 60.000 à 70.000 FCFA », a-t-il fait remarquer.