(Sentract)- « Le berger de l’île de Ngor ». Un surnom qui a fait le tour du monde. Ce surnom, c’est celui de Abdoulaye Diallo. Homme de culture, il a prononcé, le 24 mars dernier, lors du salon «Art’expo Morocco» ou «Maroc, terre de cultures et des arts», à Paris, un discours qui restera dans les annales.
A l’occasion d’un discours qui restera dans les annales, le 24 mars dernier, à Paris, lors du «Art’expo Morocco» ou «Maroc, terre de cultures et des arts», Abdoulaye Diallo, livrant son ressenti sur la 1ère édition de cet événement culturel, a martelé qu’il a envie de nommer ce rendez-vous «Eclosion». «Un titre éponyme d’une première exposition collective, tant elle me conforte, parce qu’inscrite dans une logique partagée de ‘Rencontres des Arts et des Cultures», a-t-il lancé d’emblée.
Celui que l’on surnomme «Le berger de l’île de Ngor» de relever qu’«avoir inscrit le nom d’un Berger sans troupeau dans la liste des invités d’honneur et lui offrir un temps de parole, est un signe fort d’humilité et de générosité. Ceci restera la leçon intime et philosophique la plus importante que je retiendrais de cette 1ère édition de ‘Art’ Expo Morocco’. Qui suis-je ? Je suis un Berger, dont le troupeau vit dans l’Atlantique et particulièrement dans un ‘filet d’eau salée’ qui relie l’île de Ngor au village de la ville de Dakar qui porte le même nom».
Un ingénieur artiste
«Ingénieur de formation, de 70 ans, je peins et j’écris. Je suis ici, avec vous, à Paris, pour célébrer l’Afrique et faire émerger une vision : celle d’une toile de la vie, lumineuse, changeante et multicolore, tissée de fils aux couleurs et teintes de nos valeurs et traditions. Le Maroc, terre de culture et des arts par ses érudits, artistes peintres, poètes et écrivains, philosophes, danseurs et musiciens, hommes et femmes de théâtre, artisans et sculpteurs, traditionnistes et conteurs, est aussi l’os frontal du continent africain » déclare-t-il. «Et comme le disait Sa majesté le Roi Hassan II pour le paraphraser : II ressemble : ‘à un arbre dont les racines nourricières plongent profondément dans la terre d’Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents de l’Europe’. Cependant, la vie du Maroc n’est pas seulement verticale. Elle s’étend horizontalement vers l’Orient auquel nous sommes unis par des liens culturels et cultuels séculaires. Même si nous le voulions – et nous ne le voulons pas ! – il nous serait impossible de les rompre», a expliqué le Berger.
Selon Abdoulaye Diallo, notre univers d’artistes est un monde fragile qui se construit continuellement afin de renforcer « notre conviction à nous enraciner » dans un terreau de confiance, la seule véritable fondation de toute collectivité. «Remettons les pendules à l’heure. Le Maroc et le Sénégal constituent l’os nasal et l’os frontal du continent africain. Ils ont des relations millénaires, qui s’inventent, se créent. Faisons de sorte qu’elles se renforcent, en faisant du Sahara, non pas une frontière, mais un trait-d’union entre l’Afrique communément appelée noire et le Maghreb, selon la formule heureuse de feu Maître Babacar Niang, notre maître, figure emblématique de notre terroir».
Pour le « Berger de l’île de Ngor », cette 1ère édition d’Art’expo Morocoo est aussi une invitation pour «faire émerger une nouvelle vision. Celle d’une Afrique capable d’avoir enfin toute sa place dans les grands rendez-vous du ‘donner et du recevoir’ du siècle naissant et de contribuer dignement à la promotion du nouvel ordre mondial ».
Sentract avec Besbi Adama Aïdara KANTE