Accidents de la route: la sortie de Mansour Faye, la vitesse supérieure des transporteurs

SENtract – Après les graves accidents survenus à Sibassor (Kaolack) et à Tattaguine (Fatick), le ministre des Transports terrestres Mansour Faye avait accusé les transporteurs et chauffeurs comme seuls responsables de ce génocide routier. De l’autre coté de la route, la réplique ne s’est faite pas attendre !

 

Dans un communiqué conjoint, le Collectif des Acteurs des Transports routiers du Sénégal (Catrs), la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (Cptrs) et la Commission transport au Groupement Économique du Sénégal (Ges) se sont défoulés sur le ministre Mansour Faye, rapporte Le Témoin. Comme le disaient les étudiants, les acteurs du transport ont appuyé sur l’accélérateur de la colère pour passer à la « vitesse supérieure ».

Pour eux, le discours « lamentable » de Mansour Faye n’a pas vraiment changé. Il n’y a pas de nouveauté dans ses propos. Ce sont toujours les acteurs des transports qui sont mis au banc des accusés se désolent-ils. « Nous l’avons entendu dire que des mesures seront prises sans état d’âme et que l’Etat ne reculera pas là-dessus. Nous estimons que cela ne sert à rien d’avoir cette position de guerrier. Le problème est ailleurs. Limiter les heures de circulation des bus et des camions, ce n’est pas la solution. Concernant le permis à points, il (Ndlr, le ministre) sait bien lui-même que cela ne peut pas se faire d’ici 3 ans. Donc, il ne faut pas que, dans l’empressement, il nous fasse du n’importe quoi comme un permis à points ‘’Made in Sénégal’’. Nous, les acteurs des transports routiers, nous n’avons pas beaucoup d’espoir sur ces politiques qui vont être mises en place pour la simple raison que l’Etat du Sénégal ne reconnaît pas sa responsabilité dans les accidents car tout est mis sur le dos du chauffeur. Donc à quoi bon appeler les gens ? La tutelle n’a qu’à mettre les mesures en place et juger de l’efficacité de leur impact », lit-on dans le communiqué.

Toujours en réaction au ministre des Transports terrestres, les acteurs de la route s’interrogent sur les infrastructures de dernière génération dont se glorifie Mansour Faye. « Alors que toutes ces infrastructures sont identiques à celles de la période précoloniale, de qui se moque-t-on ? Mais, comme ils sont la force légitime et qu’ils annoncent des concertations avec les acteurs du secteur des Transports terrestres, nous les attendons au tournant. Les Sénégalais jugeront de l’efficacité des mesures qu’ils vont prendre. Nous devons, toutefois, reconnaître que nous sommes encore loin de la voie pour régler les accidents », admettent quand même ces acteurs des transports routiers.