Sentract – Le Festival international de jazz de Saint-Louis aura lieu, cette année, du 2 au 6 juin. Pour ce rendez-vous annuel du jazz qui regroupera à partir d’aujourd’hui des milliers de festivaliers, l’association Saint-Louis jazz propose un programme alléchant qui mettra sur scène à la fois des musiciens africains et occidentaux. Un mélange de rythmes et de sonorités aux origines diverses qui promet de grands moments de musique à la place «Baya Ndar», ex-place Faidherbe.
Pour cette trentième édition qui intervient juste après celle de 2021 qui a servi de relance après une année d’interruption à cause de l’épidémie du Covid-19, les responsables de la programmation artistique de la 30ème édition ont dû jouer aux équilibristes pour concocter un programme musical digne du rang du Saint-Louis Jazz. Ils ont en effet proposé une programmation qui, à y voir de près, est un mélange de musiques africaine, afro-américaine et occidentale. Les festivaliers, qui auront le privilège d’assister encore à cinq jours de concert au lieu de trois comme l’année dernière, auront l’embarras du choix.
Outre le Malien, Pédro Kouyaté, présenté comme l’ambassadeur de l’électroblues mandingue en quintet, et le Guinéen, Sékouba Bambino Diabaté, et sa bande pour l’ouverture, la saxophoniste, contrebassiste et chanteuse française, Sélène Saint-Aimé (quartet), figure montante du jazz mondiale à la riche expérience, et African jazz roots, une fusion inédite entre le jazz et la musique traditionnelle africaine, fruit d’une collaboration entre le batteur, pianiste, Simon Goubert, et le choriste saint-lousien, Ablaye Cissoko, seront des moments privilégiés de la programmation de cette trentième édition. Djiby Diabaté et l’auteur, compositeur, interprète et producteur sénégalais, Alune Wade, prendront ensuite le relais pour certainement d’autres moments de folie musicale. Alune Wade, qui n’en est pas à son premier concert sur la scène de Baya Ndar, fera son come-back à Saint-Louis où les habitués du festival ont gardé un bon souvenir de lui. Pour boucler la partie purement réservée au jazz, les responsables de la programmation n’ont pas lésiné sur les moyens. Ils sont allés chercher deux géants du jazz mondial, le trompettiste italien, Flavio Boltro (trio), et le contrebassiste israélien, Avishaï Cohen (trio), qui pourraient tous les deux faire figure de têtes d’affiche, pour une clôture en apothéose avant l’arrivée sur scène, le lendemain, des groupes locaux dans une sorte de concert «bal poussière» qui réunira le grand public. Une façon certainement pour l’association Saint-Louis jazz d’accrocher les Saint-Louisiens.
Un évènement de plus en plus attractif
Fondé en 1993, le Festival international de jazz de SaintLouis, comme aiment le rappeler ses organisateurs, est aujourd’hui l’une des plus importantes manifestations internationales du jazz en Afrique et dans le monde. Il a fait de la ville de Saint Louis, à travers les ans, un carrefour incontournable du jazz. A chaque édition, ils sont de plus en plus nombreux, les amoureux du jazz qui font le choix de se déplacer à Saint-Louis pour assister aux concerts In, qui mettent souvent en scène des musiciens qu’ils n’ont pas toujours tous le loisir de suivre sur les plateaux d’Europe et d’Amérique. D’autres, dans la même lancée, viennent à la découverte de talents africains qui ont le privilège de se produire aux côtés de grands noms du jazz mondial. SaintLouis jazz est non seulement, grâce à l’ingéniosité des responsables de sa programmation, un espace de rencontre entre artistes-musiciens venus des quatre coins du monde, mais aussi un lieu de brassage culturel grâce à la diversité et la richesse de l’offre artistique et des masterclass et autres formations proposés aux jeunes musiciens.
Un levier de développement économique
Certes le Festival international de jazz de Saint-Louis accorde la part belle à la musique et la production artistique et culturelle, mais il demeure aussi un important levier de développement économique. En effet, chaque année, une grande foire commerciale est organisée parallèlement aux activités purement musicales. Cet espace, où se côtoient commerçants locaux et autres marchands et créateurs venus de l’intérieur du pays et de la sous-région, apporte aussi de la plus-value à l’économie locale. Cet espace très fréquenté par les populations fait partie désormais du décor du Festival de jazz de Saint-Louis et profite beaucoup aux populations.
Les hôtels affichent le plein
A côté du commerce, le secteur de l’hôtellerie est également très positivement impacté par l’organisation du Festival de jazz de SaintLouis. La dimension de l’événement entraîne le déplacement massif de festivaliers qui, d’habitude, envahissent les réceptifs hôteliers. Cette année, tous les records peuvent être battus en termes d’affluence. Pour preuve, tous les hôtels de la place affichent le plein. A moins d’une semaine de l’ouverture déjà, l’ensemble des hôtels avaient affiché le plein. Selon des responsables hôteliers approchés, les périodes de festival sont en général fastes et permettent aux hôtels de s’offrir une bouffée d’oxygène. Pour cette trentième édition, la demande serait largement supérieure à l’offre. Des festivaliers éprouvent d’ailleurs d’énormes difficultés à s’offrir un toit le temps du festival, les auberges, appartements privés et autres lieux d’accueil étant pratiquement tous réservés. Les quelques lits disponibles s’arracheraient à coup de milliers de francs Cfa. Une situation qui permet naturellement au secteur touristique de consolider sa relance après avoir été durement éprouvé par l’épidémie du Covid-19 qui avait, par ricochet, mis à terre la destination Sénégal.
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