(Sentract)- Le grand hall du Canal Olympia a refusé du monde de l’art et de la culture. C’était à l’occasion de l’avant-première sénégalaise du film «Twist à Bamako» du célèbre réalisateur français Robert Guédiguian, coproduit par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang. Un long métrage qui relate un drame historique, fascinant du Mali, après la domination coloniale. Nous sommes dans les années 1962.

Il y avait un public cosmopolite, composé en majorité de cinéphiles, d’amoureux du 7e art, mais aussi des syndicalistes, jeudi dernier à Canal Olympia. Personne n’a voulu rater l’avant-première sénégalaise du film «Twist à Bamako». Comme des stars de cinéma, tout le monde bien épinglé dans leur 31, a été accueilli dans une ambiance de musique traditionnelle avec des sonorités de la Casamance. Mais aussi avec des masques qu’on appelle «Coumpo ».  C’était un rendez-vous cinématographique. Des grandes retrouvailles. Des poignées de mains sont échangées ici, des accolades entre acteurs, producteurs, réalisateurs, capteurs, tourneurs par là.  C’était comme une sorte de délivrance après un travail de dur labeur, d’une mission accomplie. C’est la fête.

Après cet intermède musical, les invités marchant gracieusement sur le tapis rouge, se dirigent vers la grande salle Canal Olympia Téranga d’une capacité de 300 places dotée d’équipements de projection et de sonorisation numériques des plus modernes.  Après les discours d’usage, place maintenant à la projection, sous lumière tamisée. Silence dans la salle. Ça tourne. Les premières images défilent. La caméra se braque dans l’ambiance du marché insalubre où se côtoient vendeurs de colas, des teinturiers, des tisserands, avec des contrôleurs économiques qui veillent au grain. On peut vite penser que la scène se déroule au Mali. Que nenni. Ce long métrage, de 1 h 30, a été entièrement tourné dans les villes de Podor, Saint-Louis et Thiès. Et le résultat a été obtenu grâce à l’ingéniosité du chef de décor. Celui-ci a su créer un paysage purement africain pour mettre en évidence une cohérence des localités contiguës du Sénégal avec le Mali. «Twist à Bamako», considéré comme un chef d’œuvre, est le un film de Robert Guédiguian, célèbre réalisateur français. Et, la société de production sénégalaise Karoninka de Angèle Diabang, a assuré le volet production exécutive du tournage. C’est un film d’époque. Un drame historique. Une plongée dans l’histoire du Mali dès premières années de son indépendance dans les années 1962.  Le réalisateur relate les débuts du socialisme au Mali sous Modibo Keita, la lutte syndicale tout en peignant les conflits de génération sur fond d’amour tourmenté.  Le Mali goûte à son indépendance fraîchement acquise et, la jeunesse de Bamako danse des nuits entières sur le twist venu de France et d’Amérique. Samba, le fils d’un riche commerçant, vit corps et âme l’idéal révolutionnaire. Il parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C’est là, en pays bambara, que surgit Lara. Une jeune fille mariée de force, dont la beauté́ et la détermination bouleversent Samba. Samba et Lara savent leur amour menacé, avec une fin tragique. Samba sera tué par le frère de sa dulcinée. Mais ils espèrent que, pour eux comme pour le Mali, le ciel s’éclaircira…

Dans cette logique d’histoire d’une jeunesse consciente et révolutionnaire, le réalisateur met en exergue les portraits des grandes figures de la révolution comme Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, dans l’univers du jeune militant qui ne ménage aucun effort pour conscientiser les paysans de village en village. Mais il y a aussi la cupidité, la trahison, la haine, la jalousie. Les décors, les tenues, les voitures d’époque, les plans en traveling ont donné des peps au film