Comment vous est venu l’idée de ce film ?
L’histoire est venue l’exposition des photographies de Malick Sidibé qui était surnommé l’œil de Bamako. Il a fait beaucoup de photos dans les boites de nuit où les jeunes dansaient le Twist au moment de l’indépendance. Cette réjouissante explosion de vitalité à travers les corps déhanchés de ces jeunes danseurs m’a rendu très curieux de cette époque. Cette histoire de jeunes gens idéalistes qui veulent créer un Etat socialiste après l’indépendance tout en dansant le twist et le rock’n’roll, ressemble à ma propre histoire. Si Bamako ou Marseille en modifie la forme, le fond est strictement identique. En quelques semaines on avait des tonnes de documentation, rencontré des spécialistes de la période. Faire un film est un moyen de se réapproprié l’histoire, avec une vertu pédagogique. C’est bien pour l’Afrique mais pour aussi de revisiter cette période.
Pourquoi le choix de l’avoir tourné au Sénégal et pas au Mali ?
C’est parce que le Sénégal est une région très proche du Mali. Les frontières les autres pays africains ont été créé de toute pièce par le colonisateur. On a pas tourné au Mali parce que la sécurité n’était pas garantie. C’est pour cela on le rappel à la fin du film, avec cette menace de djihadiste. Je pense que c’est des bandits, des voleurs, rien n’a voir avec l’islam.
Parlez-nous le choix du décor très original, on se croyait même au Mali ?
En terme de cinéma, c’est tout à fait intéressant d’essayer de reconstituer. Le fait de reconstituer en partie des scènes qui auraient dues se dérouler au Mali et qui sont déroulées au Sénégal, c’est passionnant. On n’avait les deux décorateurs les plus importants de l’Afrique de l’ouest, Papa Kouyaté et Oumar Sall. On n’est pas à Bamako, mais c’est l’essentiel de Bamako qu’on a essayé de retrouver partout ailleurs.