SENtract – Des centaines de partisans d’un collectif contestataire en Guinée ont manifesté dimanche devant les bâtiments de l’Union européenne à Bruxelles pour protester, a constaté l’AFP, contre la dissolution de ce mouvement par la junte au pouvoir à Conakry.
Ce rassemblement avait été organisé par le collectif dissous en Guinée, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile. Il s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir après avoir été le fer de lance de la contestation contre l’ex-président Condé (2010-2021).
Le Front a notamment été à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et où cinq personnes ont été tuées, pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte. La junte avait annoncé en début de semaine dernière sa dissolution.
Mais le FNDC avait très vite dénoncé une « décision illégale, sans fondement et arbitraire », maintenant une manifestation prévue le 17 août en Guinée. « La patrie ou la mort » ont lancé, rapporte l’AFP, les organisateurs de la manifestation à Bruxelles, surveillée par quelques policiers belges.
Les opposants ont demandé le départ du colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre 2021 Alpha Condé. « On va essayer de dire ici aux autorités que non, ça ne va pas en Guinée, non il y a une trahison. Ils (les membres de la junte) ne viennent pas pour la démocratie, ils viennent pour confisquer le pouvoir et même la liberté des personnes », a souligné Naby Laye Camara, un des manifestants.
« Le FNDC ne peut pas disparaître, c’est clair. C’est pas possible. Il faut des mouvements comme ça, il faut les partis politiques, il faut un contre-pouvoir, n’est-ce pas? », a-t-il assuré.