Escroquerie: l’étau se resserre sur les indélicats rejetons d’un commis de l’Etat

SENtract –  Il y a de cela plus d’un mois, nous vous contions l’histoire pour le moins rocambolesque des rejetons d’un grand commis de l’Etat qui avaient commis l’indélicatesse de pomper le compte bancaire d’une société de la place dans laquelle ils étaient associés. Avec la complicité présumée d’un notaire, ces gosses avaient encaissé le reliquat d’un paiement d’une multinationale qui avait contracté un bail de sous-traitance avec ladite société représentée par son gérant, le sieur SSF.

 

Après l’exécution de ses obligations, écrivions-nous, la société dirigée par S.S.F avait reçu un premier paiement de la multinationale sur le contrat global d’un coût de 752 013 200 F CFA HTVA. C’est par mail de la multinationale que le gérant de la société apprend que le versement de cette créance reliquataire d’un montant de 360 137 453 F CFA a été effectué et encaissé par une tierce personne au nom de sa société dont il est associé majoritaire et gérant statutaire, signataire du contrat et seule personne habilitée à recevoir ce montant au nom de la société.

En fait, les mis en cause, Alassane. ND et Mangoné ND respectivement frère et fils de ce grand commis de l’Etat, avaient procédé eux-mêmes à la confection de documents notariés modificatifs des statuts de la société. Lesquels documents ont été produits à la Banque islamique du Sénégal (BIS) en vue de provoquer des paiements. Des faits manifestement constitutifs des délits de «faux, usage de faux en écritures publiques authentiques, de manœuvres frauduleuses quelconques et de défaut de qualité» au sens des dispositions de l’article 379 du Code pénal réprimant le délit d’escroquerie.

Bien évidemment, le sieur SSF avait déposé une plainte en bonne et due forme, tenez-vous bien, le 06 septembre 2021 contre les mis en cause devant le procureur de la République pour «escroquerie, faux en écritures publiques authentiques».

Objet du soit transmis sous le N°13380 à la brigade de recherches de la gendarmerie nationale sise à l’avenue Faidherbe le 24 septembre 2021, le dossier était rangé dans les tiroirs sous la pression de ce grand commis de l’Etat et de ses amis et complices tapis dans les plus hautes sphères de l’Etat. Les pandores, naguère réputés pour leur professionnalisme et leur rigueur intrinsèque dans le traitement de certaines affaires sensibles, louvoient curieusement dans un dossier d’une limpidité déconcertante dont les faits parlent d’eux-mêmes. Et il a fallu que nous en parlions dans ces mêmes colonnes, il y a plus d’un mois pour que les choses bougent enfin. Les enquêteurs accélèrent la cadence, bouclent le dossier et le retournent au procureur de la République qui doit dès lors ordonner ou procéder aux arrestations des mis en cause. Mais que nenni ! Le maitre des poursuites qui a hérité de la patate chaude ferme les yeux et se bouche les oreilles pour le moment. Fait-il face aux mêmes pressions qui ont cantonné le dossier, un an, jour pour jour, à la gendarmerie ? Nous donnons notre langue au chat !

Toujours est-il que dans le cadre de nos recoupements pour la manifestation de la vérité dans ce scandale qui n’a pas assurément fini de livrer ses secrets, il est apparu que cette affaire en cache une autre avec des relents de conflits d’intérêts et/ou de délits d’initiés, de grosses commissions perçues depuis l’étranger (dans des comptes offshores aux EAU dont nous détenons les numéros) entre autres magouilles. Nous y reviendrons plus largement pour expliquer dans les détails les tenants et aboutissants de cette sordide affaire.

Par Amadou Ly Diome (lavoixplus)