Sen’tract – Le FMI (Fonds monétaire international) a dépêché une équipe au Sénégal depuis le 29 septembre pour qu’elle y effectuer une mission portant sur l’évolution récente de l’économie et les progrès dans les réformes soutenues par l’instrument de coordination des politiques économiques, l’accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation.
Ayant fini leur mission hier, le 6 octobre, M. Edward Gemayel, chef de l’équipe du FMI, faisant le point, a déclaré :
« Les effets de la guerre en Ukraine et de la flambée des prix des matières premières pèsent sur l’économie sénégalaise. L’activité dans les secteurs secondaire et des services a ralenti au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une légère révision à la baisse de la projection de croissance à 4,7 %. Cependant, l’inflation a atteint un niveau record sur plusieurs décennies de 11,2 % en août, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires (17,3 %), ce qui a un impact négatif sur le niveau de vie des ménages. L’inflation moyenne en 2022 devrait maintenant atteindre 7,5 %. Les recettes budgétaires recouvrées à fin septembre ont été plus importantes que prévu, mais la forte hausse des subventions à l’énergie a conduit le gouvernement à décaler certains projets pour contenir le déficit budgétaire au niveau visé de 6,2 % du PIB. À moyen terme, les perspectives de croissance semblent être plus favorables et se situent autour de 10 % en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de production de pétrole et de gaz, et l’inflation devrait progressivement retomber à 2 % » nous informe le chef de l’équipe de la FMI.
Sur le même sillage, M. Gemayel renchérit :
« Bien que le projet de budget pour 2023 prévoie une réduction du déficit budgétaire, les efforts d’assainissement sont insuffisants compte tenu des contraintes fortes de financement et de la vulnérabilité croissante de la dette publique. Des objectifs plus élevés en matière de mobilisation des recettes et des engagements forts pour supprimer progressivement les subventions à l’énergie sont nécessaires. À cette fin, les autorités sont encouragées à renforcer le recouvrement des recettes, à éliminer les exonérations fiscales onéreuses, à rationaliser les dépenses non prioritaires et à prendre les mesures nécessaires pour réduire les subventions à l’énergie tout en protégeant les plus vulnérables par des mesures ciblées. Le renforcement de la résilience de l’économie sénégalaise face aux multiples chocs et la constitution de marges de manœuvre pour faire face aux chocs futurs dépendent de l’avancement des réformes structurelles clés, à savoir : (i) rationaliser les dérogations au code des marchés publics pour le secteur de l’énergie et finaliser la révision de son cadre juridique pour limiter strictement les dérogations aux appels d’offres ouverts et concurrentiels, (ii) accélérer la mise en œuvre de la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT), et (iii) préparer et exécuter la feuille de route pour la maîtrise et le meilleur ciblage des subventions à l’énergie ».
Le département de la communication du FMI nous informe que l’équipe du FMI, au cours de sa visite, avait rencontré les autorités étatiques telles que le Premier ministre, le Ministre des Finances et du Budget, le Directeur national de la BCEAO, et des hauts fonctionnaires. A cet effet, le chef de la délégation du Fonds Monétaire International magnifie:
« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités sénégalaises et ses autres interlocuteurs pour leur excellente coopération et les discussions franches et constructives qui ont eu lieu pendant la visite, et réaffirme le soutien du FMI aux efforts du gouvernement pour mettre en œuvre son programme de réforme économique. Les discussions en vue de la revue finale du programme soutenu par l’Instrument de coordination des politiques économiques, l’Accord de confirmation et la Facilité de crédit de confirmation sont prévues pour début novembre 2022 » a conclut Edward Gemayel.
Auparavant, sur le point fait par l’équipe de la FMI, il est noté que:
« L’activité économique a ralenti au premier semestre, ce qui a conduit à une légère révision à la baisse de la projection de croissance en 2022. L’inflation a connu une hausse, principalement en raison de l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Malgré la bonne performance des recettes, la forte augmentation des subventions à l’énergie réduit les marges de manœuvre budgétaires, notamment pour l’investissement. Il sera essentiel de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes, de rationaliser et de mieux cibler les subventions pour reconstituer les réserves budgétaires épuisées et placer la dette publique sur une trajectoire descendante »
Hadj Ludovic