SENTract – Une étude surveille la désinformation sur les réseaux sociaux jusqu’aux élections de mi-mandat américaines. Sa première publication montre que Twitter est la plateforme la plus touchée.
Twitter serait la plateforme la plus propice à la diffusion de désinformation. Une étude du groupe de défense des droits Integrity Institute cherche à mesurer comment les réseaux sociaux amplifient et répandent des fausses informations, a rapporté BFMTV, auteur de cette relation. Leur volonté est de mettre à jour cette étude jusqu’aux élections américaines de mi-mandat, le 8 novembre.
Dans sa première publication du 13 octobre, l’Integrity Institute pointe qu’un “mensonge bien ficelé” aura toutes les chances d’obtenir davantage d’engagements qu’une information vérifiée, explique le New York Times. En fonction de leurs algorithmes, certaines plateformes auront même tendance à contribuer à la propagation de ces fausses informations.
Une diffusion à travers les mécanismes de viralité
En tête, Twitter affiche le meilleur terrain pour la désinformation. Son système de partage (les retweets) est présenté comme le grand facteur d’amplification de la désinformation par le groupe de défense. Selon l’étude, TikTok arrive en deuxième position. Le réseau social chinois, détenu par ByteDance, repose pour sa part sur un modèle d’apprentissage profond pour prédire les contenus qui recueilleront le plus d’engagement afin de diffuser des recommandations à ses utilisateurs.
« Nous voyons une différence pour chaque plateforme parce qu’elles ont des mécanismes de viralité différents », détaille Jeff Allen, un ancien responsable de l’intégrité chez Facebook qui a fondé et dirige l’Integrity Institute, au quotidien américain. « Plus il y a de mécanisme de viralité sur la plateforme, plus nous voyons la désinformation obtenir une diffusion supplémentaire » indique-t-il.
Pour mener à bien son étude, l’Integrity Institute s’est basé sur des publications des membres du Réseau international de vérification de l’information. Il a ainsi mis en relation près de 600 publications de septembre vérifiées comme véhiculant une désinformation avec le nombre d’engagements qu’elles ont accumulé. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les prochaines élections américaines font partie des thématiques ayant recueilli le plus de désinformation.
Des changements peuvent être mis en œuvre
Facebook se rapproche de TikTok dans la diffusion de fausses informations. Cela est dû aux fonctionnalités liées à la vidéo (les Reels et Facebook Watch) qui se basent elles-aussi sur un système de prédiction de l’engagement. Pourtant, Instagram – détenu comme Facebook par Meta – arrive en bas de classement avec le plus faible taux d’amplification de la désinformation.
“L’amplification de la désinformation peut augmenter autour des événements critiques si les récits de désinformation s’installent », prévient l’institut dans son rapport. « Mais elle peut également diminuer, si les plateformes mettent en œuvre des changements de conception autour d’un événement qui réduisent la diffusion de la désinformation », souligne le rapport.
Ainsi tout ne serait pas perdu et les réseaux pourraient mettre en place des garde-fous autour de certaines thématiques. C’est notamment pour vérifier l’évolution de la désinformation à l’approche d’un événement que l’Integrity Institute va mettre à jour son étude jusqu’aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis le 8 novembre. YouTube fera également partie des plateformes surveillées, mais pour l’heure, trop peu de données y ont été récoltées pour faire des estimations satisfaisantes.