La destabilisation de l’axe Libye – Tchad – Mali: une des conséquences de la politique désastreuse de la France en Afrique.
» Les morts ne sont pas morts » comme disait le célèbre poète Birago Diop. Khadaffi et Hissene Habré continueront à jamais à hanter le sommeil des Français. Les massacres perpétrés au Tchad ne peuvent être passés sous silence. Plus d’une soixantaine de morts et des centaines de blessés au nom de la défense de la démocratie.
Cette démocratie tant prônée hypocritement par la France et qui s’applique selon les intérêts du moment. Le petit Macron n’a t-il pas, suite au décès tragique d’Idriss Itno Deby, soutenu publiquement Mahamat Idriss Deby et même pris part à son installation? Il est dès lors comptable de cette atrocité qui se déroule sous nos yeux.
Cette même France qui a soutenu Idriss Deby pour détrôner Hissene Habré du pouvoir. Elle n’a jamais laissé la chance au processus démocratique de s’installer naturellement.
C’est, encore une fois, cette fameuse Marianne, soutenu par le gouvernement de Barack Obama ( Hillary Cliton était au cœur de la machination) qui avait décidé du sort du guide lybien parce qu’il avait l’ambition de changer les paradigmes des relations internationales et de créer une monnaie unique pour l’Afrique. Ce qui n’était pas du goût des Occidentaux dont le maintien de l’Afrique dans la pauvreté constitue une manne financière et une opportunité d’exploiter les ressources naturelles dans une opacité totale.
La suite, nous la connaissons, le Mali sera directement impacté par la destabilisation et le chaos de la Libye avec l’arrivée en grand nombre des jihadistes qui étaient en quête d’un nouvel Eldorado. Le Burkina Faso sera une victime collatérale des actes irréfléchis de la France, avec un silence coupable de nos dirigeants. Toutes ces machinations géopolitiques et geostrategiques étaient » légalement » cautionnés par les Nations Unies qui bénéficient à chaque fois d’une manne financière, en contrepatie, pour la mise en place de forces de maintien de l’ordre à l’exemple de la MINUSMA, MONUSCO et autres. Il faut bien que l’UN justifie son existence.
En tant que Président de l’UA, le Président Macky Sall ne peut rester indifférent à cette barbarie de Mahamat Idriss Deby. En le faisant, c’est cautionner cette mauvaise politique de la France sur le continent africain.
La destabilisation de l’axe Libye- Tchad- Mali, avec des conséquences sur le Niger et le Burkina Faso, aura des conséquences fatales sur le développement socio-économique de l’Afrique. Nous ne pouvons continuer de léguer à nos enfants une Afrique déchirée et en sang.
Je me réjouis de voir Mme Aminata Touré dénoncer les exactions au Tchad, mais l’histoire est pleine d’ironie. C’est avec le père de ce dictateur qu’elle avait travaillé pour obtenir la condamnation d’Hissene Habre, celui qui avait refusé de se plier au diktat de la France
Jumma Mubarak.
Cheikhou Oumar Sy, ancien député, Président de l’OSIDEA