Sen’Tract, Tract du Sénégal – Eric Zemmour a du en avaler sa prothèse dentaire : ce 25 octobre aura été pour lui une journée noire, celle où un «non Blanc» a été nommé au poste de Premier Ministre de la plus vieille démocratie européenne, sans même avoir eu besoin de passer par des élections! Son profil est sans précédant : il ne s’appelle pas John ou Edward, mais Rishi, il est fils d’immigrés de relative fraiche date puisque ses parents ne sont venus en Angleterre qu’après l’indépendance du Kenya où leur famille s’était établie après avoir quitté son Pendjab natal.
C’était déjà un scandale qu’il ait pu occuper un poste aussi prestigieux que Chancelier de l’Echiquier, sans que jamais aucun britannique n’ait posé la question de savoir si on pouvait être ministre de Sa Majesté et porter un prénom qui ne figure pas dans le calendrier chrétien, et le voilà maintenant à la place qu’avait occupée Churchill !
Comme les malheurs volent en escadrille, ce fils d’immigrés, plutôt que de se marier avec une blonde galloise aux yeux bleus, a épousé ce qu’on appelait autrefois une « indigène », une vraie indienne d’Inde, pas même une britannique d’origine indienne, une étrangère, quoi, au faciès qui n’a rien de celtique ! Enfin, pour ne rien arranger, alors même qu’elle était l’épouse d’un ministre, elle a conservé sa nationalité indienne, se contentant du titre de « résidente britannique non domiciliée », elle est à la tête d’une fortune, supérieure à celle du roi d’Angleterre , n’a nul besoin d’un job à la Pénélope Fillon, et continue à gérer ses affaires, dans son pays natal, avec comme associé principal son propre frère, un…indien
Il y a là, déjà là de quoi donner une crise d’urticaire à Eric Zemmour, mais le pire est à venir. En effet les époux Sunak ont des enfants, mais sans doute n’ont-ils pas écouté les injonctions que Zemmour avait faites au père de Hapsatou Sy, en lui enjoignant de rebaptiser sa fille Corinne, ou les reproches qu’il avait formulés contre Rachida Dati,coupable à ses yeux d’avoir appelé sa fille Zohra, puisqu’au lieu de donner à leurs enfants des prénoms comme on en rencontre à Londres ou à Edimbourg, ils ont poussé la provocation jusqu’à appeler leur fille Krishna, prénom très rare chez les personnes de sexe féminin, et qui est celui de la divinité centrale de l’hindouisme. On l’aura compris : Rishi Sunak est hindouiste pratiquant, ne boit pas d’alcool et ne se cache pas pour dire que, s’il est « profondément britannique,(sa) religion,(son) héritage culturel et (son) épouse sont indiens » !
Cela nous change de Rachida Dati et de Rama Wade qui affirmaient, l’une qu’elle était française de France et l’autre qu’elle est « française née à l’étranger », mais cela souligne surtout le gouffre qui sépare l’assimilation à la française de l’intégration telle qu’elle est vécue dans les pays anglo-saxons.
Peut-on en effet imaginer qu’ en France, aujourd’hui, le Premier Ministre ait pour nom Abdel Kader Ben X…, qu’il soit né de parents algériens, qu’il se revendique musulman pratiquant, qu’il soit marié avec une femme de nationalité algérienne et père d’un petit Mohamed ?On ne peut pas, parce que c’est tout simplement inimaginable et si Eric Zemmour et ses partisans, ont vécu un vrai séisme, c’est en réalité la majorité des Français qui sont tombés de leurs chaises à l’annonce de ce qui s’est passé aujourd’hui en Angleterre.
Depuis l’avènement de la Ve République, il y a plus de soixante ans, jamais en France, on n’a confié les responsabilités de président de l’Assemblée nationale, de Premier Ministre ,de chef d’état-major des armées ou de maire de Paris à un Français issu des peuples autochtones du Maghreb, d’Afrique Noire, ou même des départements et territoires d’Outre Mer.. Aucun « non- souchien », comme disent certains, n’a été ministre dans des fonctions régaliennes, à deux exceptions près, et ceux qui avaient été promus ministres ont exercé leurs missions dans des départements secondaires, le sport, la francophonie, les relations avec l’outre –mer…ou sont restés confinés sur les strapontins de secrétaires d’état. Les deux exceptions, Christiane Taubira, à la Justice sous François Hollande et Pap Ndiaye, nommé à l’éducation par Emmanuel Macron, représentent, pour ainsi dire des alibis ou des prises de guerre. La première a compris, après quelques mois au cours desquels elle avait été accueillie quelquefois par des cris de singe, qu’elle ne pouvait pas tout cautionner, et le second, dont le patronyme reste imprononçable en France, est accusé « d’indigénisme », sans même avoir eu le temps de faire ses preuves.
Les Français auraient pu pourtant, pour une fois, prendre exemple sur nous, puisque depuis son indépendance, notre pays a eu deux ministres d’origine française, naturalisés sénégalais, auxquels on n’a jamais demandé de renier leurs noms ou leur foi et auxquels on n’a même jamais reproché de ne pas porter des tenues africaines !
Oui, pour une fois, j’ai un peu de compassion pour Eric Zemmour ! Après sa déculottée aux élections présidentielles, lui qui se voyait déjà Chef de l’Etat, qui avait prévu que, pour son premier déplacement à l’étranger, il se rendrait en Algérie pour restituer à ce pays toutes ces OQTF dont il ne peut plus tolérer la présence en France, voilà que la perfide Albion lui assène un coup dont il aura du mal à se relever. Après avoir élu un maire d’origine pakistanaise et musulmane à la tête de sa capitale, la première place financière d’Europe, elle enfonce le clou en portant à la tête de son gouvernement un homme d’origine indienne et hindouiste ! Qu’adviendra-t-il désormais de l’héritage judéo-chrétien que Zemmour voulait préserver de l’invasion islamiste et africaine et la Grande Bretagne mérite-t-elle encore d’être considérée comme une nation européenne ? Zemmour avait prédit le Grand Remplacement, mais il n’imaginait pas qu’il se ferait aussi par le haut. Il ne pouvait pas penser que ce remplacement ne pouvait pas être autre chose qu’une question de nombre et qu’au lieu de se cantonner aux fonctions d’éboueurs, de caissières ou d’agents de service, la horde d’immigrés qui trouble son sommeil, aurait l’impudence de prétendre à des postes de responsabilité, jusqu’à exercer le pouvoir suprême dans un pays européen.
Il ne lui reste plus désormais qu’un faible espoir pour préserver la pureté de l’Europe chrétienne : que Donald Trump revienne au pouvoir! La Grande Bretagne reste après tout une ile et avec l’aide de Trump, avec l’expertise qu’il a acquise en construisant un mur entre son pays et le Mexique, il pourrait l’aider, et aider ses amis de Hongrie ou d’Italie, à ériger un mur qui séparerait définitivement de l’Europe cette Angleterre où le ver est déjà dans le fruit… !
Fadel Dia
Sentract (www.sentract.sn