Tract – A l’initiative du Cadre unitaire de l’islam, des chefs religieux et coutumiers, des membres du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et du bois sacré de Ziguinchor ont pris part samedi à un atelier de sensibilisation sur la préservation et la consolidation de la paix en Casamance.
« Aujourd’hui , nous sommes en conclave avec des foyers religieux, des membres du MFDC et du bois sacré pour s’enquérir de la situation de paix en Casamance et discuter avec eux sur les modalités de consolidation de la paix dans cette partie du Sud du pays », a expliqué, rapporte l’APS, le président du cadre unitaire de l’islam, Cheikh Ahmed Tidiane Sy.
Il a rappelé que le cadre unitaire de l’islam est une organisation qui oeuvre pour la cohésion et la paix. « Il y a des pas décisifs qui ont été faits pour ramener la paix dans la partie sud du pays. Mais, il est important de faire l’état des lieux pour ramener la paix définitivement en Casamance », a ajouté M. Sy.
Il soutient que “Le Sénégal est à la croisée des chemins. Nous parlons aujourd’hui de gaz et de pétrole. Et les mutations avec les réseaux sociaux font qu’aujourd’hui plus que jamais les communautés religieuses ont une responsabilité historique à jouer pour pouvoir préserver le pays de certaines difficultés comme les guerres et les invectives”.
Selon lui, ‘’cette rencontre a permis aux membres du MFDC, aux communautés religieuses et aux membres du bois sacré de donner leur avis sur les problèmes qui peuvent entraver la paix en Casamance ».
Cet atelier a également permis d’élaborer des stratégies et de faire une déclaration qui ‘’sera le point de départ du nouveau plan opérationnel pour la préservation » et la consolidation de la paix en Casamance, a dit Cheikh Ahmed Tidiane Sy.
«Renforcement de la culture de paix et du vivre ensemble»
Dans une déclaration rendue publique, vendredi à Cabrousse (Oussouye), le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), les autorités religieuses de la Casamance (musulmanes, chrétiennes et traditionnelles), des organisations de la Société civile et acteurs clés du processus de la paix, etc., ont recommandé ‘’la signature d’une paix définitive en Casamance avec le retour des réfugiés et des déplacés ; le renforcement de la culture de paix et du vivre ensemble’’.
Ces leaders ont plaidé ‘’l’implication, dans le processus de négociations, des autorités religieuses et coutumières comme des organisations de la société civile garantes de la paix et de la stabilité’’. Ils ont recommandé ‘’l’application effective des accords pour un climat social apaisé ; la poursuite des efforts inclusifs de développement économique et social ».
L’Etat du Sénégal a signé le 4 août dernier un accord de paix avec César Atoute Badiate, à la tête d’une unité du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), la rébellion opérant dans la partie méridionale du Sénégal, incluant les régions de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou.
Aux termes de cet accord signé à Bissau, capitale de l’une des deux Guinée, les rebelles signataires s’engagent à déposer les armes et à œuvrer pour le retour définitif de la paix dans la région, théâtre d’une des plus vieilles rébellions africaines en activité.
Les pouvoirs publics sénégalais ont fait du retour définitif de paix en Casamance l’une de leurs priorités, mais jusqu’à l’annonce de cet accord de paix, les tractations pour un règlement du conflit n’avaient pas abouti à un accord définitif, la faute notamment à des divisions au sein du MFDC.
Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène un conflit dit de basse intensité depuis 1982, un conflit resté latent jusqu’aux dernières offensives majeures lancée par l’armée sénégalaise contre les rebelles.
Ces offensives avaient permis de démanteler les bases de la rébellion situées au Sud et vers la frontière avec la Gambie.