Plusieurs chefs d’Etat sont arrivés, dès hier jeudi, à Niamey, dont le président bissau-guinéen Umaru Sissoco Embalo,le président Azali Assoumani des Comores, le Botswanais Mokgweetsi Masisi, Paul Kagamé du Rwanda, Faure Gnassingbé du Togo, le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby , le premier Ministre équato-guinéen, Fransisco Pascual Obama Asue, et aussi le président du géant nigérian, Muhamadou Buhari, qui a défilé hier en cortège impressionant avec le président nigérien Bazoum, sur le nouveau boulevard qui était baptisé en son nom. Nouveau boulevard Muhammadu Buhari, à Niamey au quartier Lazaret, qui se trouve justement être celui où est sis, à côté de la caserne des sapeurs-pompiers, l’hôtel de charme « Le Phénix », dont le sympathique PDG Issouf parle le wolof, hôtel où réside l’auteur de ces lignes durant son séjour nigérien.
Le président de la Commission de l’union Africaine, le Tchadien Moussa Faki, est aussi présent à ce grand rendez-vous, dont la Commission économique africaine est l’organisateur. De même que l’Ethiopienne Nordos Bekele Thomas, qui a remplacé le Nigérien Ibrahim Assane Mayaki comme Présidente-Directrice générale de l’agence de développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD). L’Agence du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) est l’organe de mise en œuvre de la stratégie de développement de l’Agenda 2063 de l’UA,
Mme Bekele a été reçue par le Président nigérien, Mohamed Bazoum, avant-hier mercredi 23 Novembre 2022 à son cabinet. Selon la haute responsable de l’Union Africaine, plusieurs sujets étaient au centre des échanges avec le dirigeant nigérien, parmi lesquels la création des infrastructures, l’emploi des jeunes et l’industrie au Niger et en Afrique. « On a parlé des infrastructures. Les infrastructures, c’est la base du développement (…). On a parlé du chemin du fer qui doit se faire entre le Bénin, le Niger, le Togo et d’autres [pays, ndlr] dans le cadre de notre programme prioritaire pour les infrastructures», a déclaré Mme Mme Nordos Bekele Thomas, à l’issue de l’entrevue. « On a parlé aussi du besoin de la création de l’emploi pour les jeunes, puisque tous les pays africains souffrent du chômage des jeunes », a ajouté la responsable de l’agence de développement de l’Union Africaine.
Sur le plan continental, les deux sommets de l’Union africaine -auxquels plusieurs chefs d’État sont attendus- ont pour objectif et pour thème de « renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables ». Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, a déclaré que l’Afrique doit « prendre conscience de la nécessité de l’industrialisation du continent » et « accélérer l’opérationalisation de la Zone de libre échange continentale, la Zlecaf », entrée en vigueur le 1e janvier 2021. « L’Afrique ne doit plus être un continent consommateur et pourvoyeur de matières premières » dit également le président nigérien Mohamed Bazoum, hôte de l’évènement, mais une puissance économique dotée d’industries à même de satisfaire ses propres besoins et d’exporter des produits finis. » Le Niger qui met les bouchées doubles pour se donner davantage de visibilité internationale, dans le sillage du haut profil qu’a donné au pays le précédent Président Issoufou, avec une transformation du visage de Niamey, doté ces dernières années de plusieurs nouvelles infrastructures et où plusieurs enseignes hôtelières de premier plan ont ouvert, dont Noom du Sénégalais Yerim Sow (Groupe Teyliom) et le Radisson Blu.
Parmi les sessions parallèles tenues dans le cadre du Sommet sur l’Industrialisation et la Diversification économique, il ya eu les suivantes, qui ont fait l’objet d’une forte affluence dans les salles du Mahatma Gandhi International Conference Center de Niamey: « Decarbonizing African Industry », organisé par la Commission de l’UA, AFBC, AFREXIMBANK et la GIZ; « L’Industrialisation de l’Afrique – des évaluations multisectorielles comme condition de succès », organisé par le Ministère nigérien de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des Jeunes; « Industrialization : Fostering competitiveness & sustainability in the digital era », organisé par UNECA (African Trade Policy Center – ATPC); « Industrializing the SADC region : Sharing strides, Drawbacks and impact « , organisé par AU Southern Africa Regional Office (AU SARO), UNECA et la National Planning Entities (NPES) Platform; « Developing and strenghtening key régional value chains at continental scale in Africa », organisé par AU Commission, European Commission, DG INTPA, RECS et les ministères en charge du Commerce et de l’Industrie (Niger);
« Training Women Entrepreneurs with the skills that will empower them to “Make it in Africa”, organisé par AUDA-NEPAD; ou encore Financial Security Forum : De-risking Investment and Trade For African MSMES”, organisé par la BADEA, le Fonds de Solidarité Africain, AGF et ATI-ACA.
En prélude à ce double sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine, le Président Mohamed Bazoum a offert un Dîner de Gala à ses hôtes présents à Niamey, accompagnés pour la circonstance des Premières Dames présentes à ce sommet, et en présence aussi de plusieurs hautes personnalités du Niger dont l’ancien Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou ainsi que de leurs épouses.
La journée de ce vendredi est composée de deux temps forts : la matinée est consacrée au Sommet sur l’industrialisation et l’après-midi à la rencontre de la Zlecaf dont l’objectif est la levée des tarifs douaniers ou du moins leur allègement d’au moins 90%. Pour que ce double sommet ne soit pas juste l’occasion de nouvelles grandes déclarations, des objectifs spécifiques ont été assignés : un nouveau cadre de politique continentale doit être décidé afin d’attirer davantage d’investissements ; les chaînes de valeurs industrielles régionales doivent être renforcées, -en d’autres termes, des partenariats entre plusieurs pays africains doivent être conclus pour arriver à davantage de complémentarité dans la chaîne de fabrication des produits. Objectif ultime, le sommet doit être le lieu d’un fort plaidoyer politique pour l’émergence d’un programme d’industrialisation de l’Afrique à l’échelle mondiale.
Damel Mor Macoumba Seck
Envoyé spécial à Niamey
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