Tract – Oups ! L’enseignant-chercheur en droit Ngouda Mboup se dit… «surpris» de la dernière sortie du ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
«Nous universitaires, nous avons un statut à garder et même à protéger», a-t-il dit devant le journaliste Babacar Fall. « Ismaïla Madior Fall déclarait dimanche dernier, sur Sud FM, qu’un universitaire devrait être ‘nuancé dans son propos’», fait-il noter.
À cette affirmation, Ngouda Mboup répond par une assertion de la juriste française Danièle Lochak : «Ce sont les universitaires qui ont amené la Seconde Guerre mondiale».
«Macky Sall a épuisé ses deux cartouches, parce que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs» – Ngouda Mboup
Mais, l’enseignant croit que le Sénégal est un pays où la parole donnée a encore de la valeur. «Le professeur Ibrahima Fall a écrit un texte datant de 1973, qu’il a appelé le ‘Droit constitutionnel au service de l’authenticité et de la négritude’, à propos du serment du président de la République. Dans ce texte, il rappelle qu’en Afrique traditionnelle, des rois ont été destitués pour manquement à leur parole. Et à ce niveau, il me semble que chez nous, la parole donnée à un sens, même si le Conseil Constitutionnel dit que la parole donnée n’a pas valeur de loi si elle n’est pas traduite en version législative ou réglementaire».
Alors, pour M. Mboup, la question du troisième mandat est déjà réglée. «Macky Sall a épuisé ses deux cartouches, parce que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs», affirme-t-il.
Selon lui, le principe de rétroactivité n’est pas applicable en matière constitutionnelle et l’absence de dispositions transitoires écarte toute possibilité pour le président Macky Sall.