[Prison ‘bi rekk’, Prison Galsen] Le «Tàngal Pastef» édulcoré en marge du procès-Prodac: arrestations ‘en pagaille’ dans plusieurs régions 

Tract – De nombreuses personnes ont été arrêtées dans plusieurs régions du pays au cours des manifestations survenues en marge du procès entre le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, et l’opposant Ousmane Sonko, selon des sources judiciaires et policières, rapporte l’APS.

 

Ces arrestations liées aux rassemblements organisés par l’opposition concernent pour la plupart des militants de Pastef, le parti politique du maire de Ziguinchor (sud), qui est accusé de diffamation par M. Niang. Initialement prévu le 16 mars, le procès a été renvoyé au 30 mars en raison d’incidents d’audience et de scènes de violence dans plusieurs quartiers de Dakar.

Selon une source policière, cinq responsables de la coordination départementale de Pastef de Tivaouane (ouest), dont une professeure du lycée de Pambal, ont été arrêtés mercredi 15 mars et présentés au parquet du tribunal de grande instance (TGI) de Thiès (ouest). Ils ont été placés sous mandat de dépôt.

Huit autres militants du même parti politique, dont deux mineurs, ont ensuite été arrêtés à Tivaouane.

Toutes les personnes mises aux arrêts dans ce département au cours des récentes manifestations de l’opposition sont poursuivies en justice pour des faits présumés de ‘’trouble à l’ordre public, d’appel à l’insurrection et d’incitation à la rébellion’’.

Il leur est reproché d’avoir prolongé une marche autorisée au-delà de l’heure indiquée par les autorités administratives et d’avoir érigé des barricades dans les rues à l’aide de pneus enflammés.

Le jugement des deux mineurs arrêtés est prévu jeudi 30 mars au TGI de Thiès.

Mercredi dernier, le tribunal des flagrants délits de Kaolack (centre) a condamné deux militants de Pastef à une peine d’emprisonnement d’un mois assorti du sursis. Les prévenus, un professeur du lycée de Ngane et un commerçant, étaient jugés pour ‘’trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée’’, selon la police locale.

A Bounkiling, dans la région de Sédhiou (sud), la justice a prononcé la relaxe de 10 détenus, jeudi dernier. Ils avaient été arrêtés lors d’un rassemblement de l’opposition.

A Mbour (ouest), 13 personnes ont été déférées au parquet, a appris l’APS de sources judiciaires.

A Thiès (ouest), quatre personnes ont été arrêtées mercredi et jeudi derniers. La première arrestation a été menée par le commissariat de police du premier arrondissement de Thiès et concerne un individu accusé d’avoir enflammé des pneus sur une voie située près de l’hôpital régional. Il est poursuivi en justice pour ‘’participation à une manifestation interdite et trouble à l’ordre public’’.

Selon la police, la deuxième personne arrêtée l’a été pour ‘’trouble à l’ordre public’’. Appréhendée au rond-point de la cité Lamy-Parcelles, à Thiès, elle détenait un cocktail Molotov, affirme la même source.

Le même individu a mouillé deux de ses camarades de parti, qui n’ont pas échappé aux mailles de la police.

Quatre personnes partageant une même plateforme WhatsApp  avec ces quatre prévenus sont recherchées par les agents du poste de police des Parcelles de Thiès.

Dans les trois départements de la région de Ziguinchor, 74 personnes ont été arrêtées depuis le début des récentes manifestations de l’opposition, ont déclaré des sources policières à l’APS.

Quarante-deux arrestations ont eu lieu dans la commune de Ziguinchor, selon l’adjoint du commissaire central chef du service régional de la sécurité publique.

Parmi les personnes arrêtées se trouvent des mineurs, qui ont été mis à la disposition du service chargé de l’AEMO, l’action éducative en milieu ouvert.

Dans le département d’Oussouye, situé dans la même région (sud), cinq personnes ont été mises aux arrêts.

 

‘’Atteinte à la sûreté de l’Etat’’

Dans le département de Bignona, les arrestations survenues lors d’affrontements entre forces de l’ordre et militants de l’opposition concernent 27 personnes, qui seront jugées pour ‘’trouble à l’ordre public’’.

Selon le maire de Bignona, Bacary Diatta, six des prévenus ont été arrêtés après qu’un jeune homme a été tué dans des affrontements entre forces de l’ordre et militants de l’opposition.

A Mbacké (centre), la police a appréhendé 16 personnes. Elles ont été déférées au parquet du TGI de Diourbel, et il leur est reproché d’avoir pris part à ‘’une manifestation non déclarée’’.

Selon la commissaire de police Mame Diarra Faye, 19 personnes ont été déférées au parquet de Saint-Louis (nord), jeudi dernier, à la suite des récentes manifestations.

Dans la région de Kaffrine (centre), un militant de Pastef domicilié à Diakhao Saloum a été arrêté et déféré au parquet du tribunal de grande instance de Kaolack, a appris l’APS de la police locale.

Il lui est reproché d’avoir mis le feu au lycée de Boulel et causé d’‘’importants dégâts matériels’’. Le mis en cause sera jugé pour des faits présumés de ‘’destruction de biens publics, incendie volontaire et participation à un attroupement non autorisé’’.

A Dakar, contacté par l’APS, le bureau des relations publiques de la Police nationale n’était pas disponible ce dimanche pour communiquer le nombre de personnes arrêtées.

L’APS a également tenté d’entrer en contact avec le parquet de Dakar, sans succès.

Selon le journal Libération (privé), 247 personnes ont fait l’objet d’une information judiciaire au parquet de Dakar, à la suite d’arrestations liées aux récentes manifestations de l’opposition, en marge du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko.

Cheikh Oumar Diagne, un militant de l’opposition et le rappeur Abdou Karim Guèye, dit Xrum Xakh, également proche de l’opposition, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour ‘’atteinte à la sûreté de l’Etat’’. Ils ont passé plusieurs semaines en prison, entre fin 2022 et le début de cette année.