Tract – Amnesty International a procédé mardi à la publication de son rapport au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Pour ce qui concerne le cas du Sénégal, il a été noté qu’en 2022, «le contexte a été un contexte de restriction de liberté, liberté d’expression, liberté de manifestation».
Selon le rapport, « les droits à la liberté de réunion et d’expression ont été restreints, des enfants ont été forcés à mendier ».
« Au Sénégal en 2022, le contexte a été un contexte de restriction de liberté. Les droits à la liberté de réunion et d’expression ont été restreints. Cette année encore, des enfants ont été forcés à mendier. La vétusté de plusieurs établissements de santé a causé des incendies. Les autorités se sont engagées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le changement climatique a continué d’entraîner une érosion côtière, qui a eu des répercussions sur les moyens de subsistance. L’autre contexte, c’est les événements qui ont eu lieu en Casamance avec l’opération nord Bignona par l’armée pour détruire les derniers sanctuaires du MFDC à la frontière Gambienne qui ont été traduit par les déplacement massif de la population. Il est estimé que plus de 700 Sénégalais ont dû fuir leur village, leur maison. Et plus de 5600 gambiennes ont également été déplacé », a déclaré le Directeur de Amnesty International, section Sénégal, Seydi Gassama.
Parlant des liberté de réunion, M. Gassama ajoute : « Le 31 mars, la Cour de justice de la CEDEAO a jugé que l’arrêté ministériel n° 7580 du 20 juillet 2011, qui interdisait les manifestations de nature politique dans le centre de Dakar, la capitale, violait les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Elle a demandé aux autorités sénégalaises de l’abroger. En décembre, celles-ci refusaient toujours d’appliquer cette décision. En juin, les autorités sénégalaises ont interdit plusieurs manifestations de l’opposition sur fond de tensions préélectorales. Le 17 juin, les forces de sécurité ont arrêté au moins trois dirigeants de l’opposition et en ont empêché d’autres de quitter leur domicile, afin d’éviter une manifestation interdite prévue ce jour-là à Dakar. Dethié Fall, représentant national de la liste d’opposition aux législatives, s’est vu infliger une peine de six mois de prison avec sursis pour participation à une manifestation non autorisée. Ahmed Aidara, maire de Guédiawaye, a été condamné à un mois de prison avec sursis pour participation à un attroupement non armé, etc. ».
Poursuivant le rapport, il rappelle que « trois personnes sont décédées lors des manifestations qui ont éclaté à la suite de la convocation du leader de PASTEF Ousmane Sonko au Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar pour le procès en diffamation l’opposant au ministre du tourisme Mame Mbaye Niang le 16 mars 2023. Plusieurs dizaines de personnes ont également été interpellées et placées en détention suite à ces manifestations. Le 10 juin, le dirigeant de l’opposition Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly a été arrêté et inculpé d’offense au chef de l’État de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation, après un discours qu’il avait prononcé lors d’une manifestation de l’opposition. Il a obtenu une liberté provisoire au mois de juillet. Le 3 août, Pape Ibra Gueye, un militant surnommé (Papito Kara), a été arrêté et incarcéré pour le délit de diffusion de fausses nouvelles et celui d’effacement, de modification, de falsification et d’introduction de données informatiques pour avoir détourné des unes de journaux. Cinq jours plus tard, un autre militant, Outhmane Diagne, a été placé en détention, Pape Alé Niang a été arrêté le 6 novembre par la police, trois jours après avoir diffusé en direct sur Facebook une vidéo dans laquelle il commentait l’audience judiciaire du dirigeant de l’opposition Ousmane Sonko et rendait public un rapport d’enquête interne de la gendarmerie. Il a été inculpé de recel et publication de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, d’appel à la subversion et de diffusion de fausses nouvelles susceptibles de discréditer les institutions publiques ».