Tract – Le Mouvement FRAPP et l’enseignant-chercheur à la faculté de droit de l’UCAD Ngouda Mboup ont organisé hier une conférence de presse conjointe.
Le député Guy Marius Sagna, prenant la parole lors de cette rencontre, a soutenu que le tribunal de Thiès a fait de la répression judiciaire sur Alioune Badara Mboup, Bintou Sambou et trois de leurs camarades.
Le parlementaire juge que la justice a rendu une décision politique en condamnant ces jeunes à 2 mois ferme de prison.
« Nous sommes venus aujourd’hui pour dénoncer la posture du Tribunal de Thiès dans le dossier de notre camarade Alioune Badara Mboup, numéro 2 du FRAPP et coordonnateur Pastef à Tivaouane, Bintou Sambou et leurs autres camarades condamnés. Le Tribunal de Thiès, en les condamnant à 2 mois ferme de prison, a rendu une décision politique. Il a fait ce que nous appelons de la répression judiciaire. Macky Sall a emprunté à la France, le temps où les membres du Parti communiste français le (PCF) étaient persécutés et la justice faisait de la répression judiciaire et non de rendre de la justice », a déclaré Guy Marius Sagna.
L’activiste, invitant auparavant les familles de toutes les victimes de « la persécution’ » de Macky Sall à s’unir, ajoute :
« Les militants de Pastef/Tivaouane ont introduit une lettre d’information pour manifestation pacifique qui leur a été accordée de manifester jusqu’à 19 h. Vers les coups de 18 h 30 au moment où ils lisaient leur déclaration, ils disent que les manifestants de YAW leur ont donné l’ordre de continuer la mobilisation et la résistance. Et tout d’un coup des AFDS leur sont tombés dessus, les gazer, les matraquer. Une course-poursuite s’en est suivie à travers les rues de Tivaouane. Alioune Badara Mboup a été arrêté chez lui, et Bintou Sambou mère d’un enfant de moins de 2 ans a été arrêté chez elle, les autres aussi pour des faits inexistants. Ils sont déférés, condamnés à 2 mois de prison ferme », a dénoncé le député de la Commune de Ziguinchor.
Lui en emboitant le pas, Ngouda Mboup, « venu par la volonté d’un régime répressif », clame l’innocence de son grand frère de même père et de même mère « Alioune Badara Mboup ».
« Quand vous arrêtez quelqu’un, il y a des chefs d’inculpation. Parce que nous sommes dans un système d’état de droit. L’infraction doit reposer sur une base légale. Ils ont dit que y a eu rébellion, outrage à la police et trouble à l’ordre public. Le retour de parquet n’existe pas dans notre dispositif répressif. Et quand vous êtes en garde à vue, c’est le code de procédure pénale qui s’applique à vous. Dans une affaire où le nommé Oury Diallo a été inculpé pour trafic de médicament. Arrivé en appel, il a été gracié par le Président Macky Sall au moment où l’affaire était en cours. Le parquet dans ses réquisitions a dit clairement que ça devait être un acte du gouvernement. C’est-à-dire dans notre langage le juge ne pouvait même pas contrôler un tel acte. Le juge Souleymane Teliko est parti de la Constitution du Sénégal dès le préambule pour parler de principe de la séparation de pouvoir en disant que, un chef d’Etat ne peut pas gracier quelqu’un qui a maille à partir avec la justice. C’est pourquoi on appelle cette décision une décision à la sauce Marbury Madison. C’est-à-dire ce qui a fait le lit de l’indépendance américaine depuis 1803 », a argumenté l’enseignant-chercheur.
Avant d’enfoncer le clou :
« Nous sommes dans un État qui a une histoire. Alioune Badara Mboup ne saurait être traité comme un malfrat. Sa famille ne l’acceptera pas. C’est pourquoi je m’approprie son combat jusqu’à sa sortie. Si Alioune est mis en prison c’est parce qu’il dérange. Parce qu’ils ont réussi, de par leur travail de terrain, à faire basculer Tivaouane dans l’escarcelle de l’opposition. Donc sa sécurité et sa vie sont entre les mains des autorités de l’Etat. Alioune et ses camarades ont été privés de liberté, mais aussi, ils n’ont pas été traités de façon égalitaire », a laissé entendre Ngouda Mboup.
Hadj Ludovic