Tract – Le président du parti Rewmi Idrissa Seck a annoncé sa démission du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et sortie de la coalition Benno Bokk Yaakaar, avec la demission de ses deux ministres rewmistes du gouvernement. La concrétisation de ces departs est attendue pour ce lundi 24 avril. En réponse, le Président Macky Sall dit en prendre acte, intervenant une heure apres Idy, à 17h GMT, ce samedi sur Rfm. Néanmoins, il a tenu à préciser que « Idrissa Seck a le droit de vouloir briguer les suffrages des sénégalais. Il est venu m’en parler et j’en ai pris acte. Jamais il n’a été question de partir ensemble en 2024. Au contraire, je lui ai toujours laissé le choix. Il est parti et je prie pour lui. On n’a aucun problème. Ceci ne va rien changer dans nos rapports. C’est moi qui étais parti le chercher en 2020 pour qu’il travaille avec nous. Quand il a décidé de partir, je prends acte… ».
Idy va devoir ramer ferme pour sortir son épingle du jeu, pour février 2024, pris en étau qu milieu du duel annoncé entre un Macky Sall dont c’est un secret de polichinelle qu’il se représentera et un Ousmane Sonko chef putatif de l’opposition qui est parvenu à cristalliser toutes les radicalités du pays. La photo finish de 2024 sera la même qu’en février 2019. Mais cette fois, il n’est pas sûr qu’Idrissa Seck garde la deuxième place, que pourrait lui rafler Sonko. Macky est assuré de sortir premier du premier tour de 2024, avec un bon matelas de voix légitimité que lui confère son statut de président sortant. Mais Macky pourrait trébucher et ne pas avoir la majorité pour passer en un coup ko. En cas de second tour, aucun président sortant sénégalais n’est parvenu à se faire réélire : ni Abdou Diouf en 2000, ni Abdoulaye Wade en mars 2012. Le score de premier tour de Macky, s’il échoue à gagner dès le premier round, restera son score de deuxième tour : les présidents sénégalais font le plein de leurs voix dès le premier tour, et n’ont aucune réserve de votes en cas de deuxième tour. Aussi, si les deux inconnues que sont les participations à la présidentielle de Karim Wade et de Khalifa Sall sont levées dans les prochaines semaines, dans le sens d’une candidature effective de ces deux derniers, ils seront deux à devoir ramer : Idy bien sûr, mais aussi Macky pour ne pas se faire « alternancer ». Car aussi bien Sonko, que Karim, Khalifa et Idy pèsent chacun dans l’électorat un pourcentage de voix au moins proche de 10% , voire feront un score à 2 chiffres. 2024? Les jeux sont ouverts et ce sera open bar.
Damel Mor Macoumba Seck
chef-éditorialiste
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