Projet de construction d’une caserne de gendarmerie : Ngor ne décolère pas !

Tract- Projet de construction d’une caserne de gendarmerie : Ngor ne décolère pas !

Les heurts sont de plus en plus violents à Ngor, en proie à un conflit avec la gendarmerie nationale. Les habitants et les forces de l’ordre s’affrontent depuis plus de trois semaines, suite à une décision jugée unilatérale des autorités de la maréchaussée de construire sur le parking de Ngor (le seul espace encore disponible) une caserne. Un projet polémique qui se heurte à la désapprobation du maire et des populations autochtones.

Au moment où les engins sont à pied d’œuvre sur le site litigieux, les populations ont lancé une véritable guérilla urbaine pour barrer la route au projet. Armées de pierres et de cocktails Molotov, elles opposent une farouche résistance aux gendarmes qui ont déployé un impressionnant dispositif.

La route de Ngor renvoie des images de Gaza, ce mardi 9 mai 2023. L’odeur âcre des gaz lacrymogènes pollue l’atmosphère. Des pierres, divers projectiles et des braises encore fumantes jonchent le bitume. Depuis des semaines, pharmacie, boutiques, magasins de vente de matériel de construction… tous les commerces ont été contraints de baisser rideaux. Au centre de santé Diogali Mousssa Samb, la situation est catastrophique.

«On a été obligé de transférer les malades à l’hôpital Abass Ndao. Présentement, seuls les accouchées et leurs bébés sont internés ici. Et je ne vous cache pas que c’est compliqué avec les détonations et les gaz lacrymogènes», confie un agent sanitaire qui a requis l’anonymat.

Les personnes âgées transférées à l’île de Ngor

La situation dégénère d’heure en heure. D’après des témoins, plusieurs blessés par balle ont été enregistrés. D’autres informations non encore officielles et non confirmées font état de deux morts par balle, du côté des manifestants, ce mardi.

À la plage de Ngor, située à quelques centaines de mètres du terrain litigieux, les personnes âgées, qui ont du mal à supporter l’odeur des gaz lacrymogènes, sont transférées par pirogue à l’île.

La tension ambiante, qui va crescendo, ne présage aucune forme d’accalmie. Comme hier, les jeunes de Ngor semblent, aujourd’hui encore, prêts à en découdre jusque tard dans la nuit.

Tract (Tract.sn)