(Tract)– Pape Sadio Thiam est enseignant chercheur en science politique, communicant ayant pratiqué le journaliste pendant une vingtaine d’années, ancien conseiller technique à la présidence de la république. Il est actuellement chercheur associé au Centre d’Etudes et de Recherches sur les Mutations Urbaines (CERMU). Il vient de consacre un livre où il decortique la communication du Leader du Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. Pour l’écrivain quand on parle du phénomène Sonko, il faut aller au-delà de sa personne et de sa valeur intrinsèque pour essayer d’analyser les mécanismes par lesquels ledit phénomène s’est constitué et s’est imposé comme une réalité indiscutable dans une scène politique qui ne lui était pas forcément promise, lit-on dans la quatrième de couverture.

En neuf années de présence sur la scène politique, Ousmane Sonko a dû travailler durement son image qui, comme l’auteur de cet ouvrage en fait l’esquisse a connu des ruptures dans la continuité, des ajustements sans ruiner les principes de base qui lui ont permis d’avoir cette aura de mystère. Le plus croustillant dans la métamorphose de son image, c’est qu’elle s’est faite sans trop d’artefact. Cotte transformation a été tellement bien opérée qu’elle a subsumé les ruptures pourtant significatives qu’il a apportées à la perception qu’une certaine opinion avait de lui. Ceux qui le regardaient d’en haut sont ceux qui se bousculent pour profiter de son image.

Ceux qui cataloguaient son discours comme celui d’un opposant radical, sans capital social sont précisément ceux qui cherchent à tenir bavette avec lui. Les obstacles qu’il a enjambés : tentative d’emprisonnement, radiation de la fonction publique, embastillement, trahison, brimade, ont contribué à sédimenter l’image d’un héros, même si par ailleurs le contexte de crise politique et sociale aiguë était propice à l’émergence de la figure du héros.

Y’a-t-il des ruptures dans la construction de cette image ? Qui aurait cru qu’un Ousmane Sonko, inconnu des écuries politiques on 2000, pouvait non seulement s’imposer comme une réalité politique voire la locomotive de tout l’échiquier politique ? Comment un « produit de l’école publique » a pu, par le principe d’efficacité, construire ce poids politique ? Quelle est la part de l’ethos, du pathos et du logos dans la communication du leader du Pastef ? Comment Ousmane Sonko a réussi à adapter sa particularité aux exigences des réalités politiques ?
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