Tract-Cela fait exactement plus 18 jours que le chef de l’opposition sénégalaise est séquestré chez lui à la Cité Keur Gorgui après avoir été interpellé par des éléments du GIGN à l’entrée de Koungheul (Tambacounda). Même ses avocats ne sont pas autorisés à le voir. Pire, quand ces derniers se sont déplacés le 29 mai dernier pour le rencontrer à la Cité Keur Gorgui, ils ont été gazés par les Forces de défense et de sécurité. Une violation flagrante de la dignité et de l’intégrité de l’avocat.
Apres plus de deux semaines de mutisme sur ces violations et abus, le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal est enfin sorti pour condamner ces actes subis par leurs pairs.
« L’Ordre des Avocats a noté ces deniers temps que certains de ses membres qui voulaient rencontrer leur client, en ont été empêchés par les farces de défense et de sécurité, d’aucuns ayant même essuyé des tirs de grenades lacrymogène, alors que leur qualité était connue et qu’aucune circonstance ne justifiait de telles réactions. Ces actes sont totalement en porte-à-faux avec la protection de l’indépendance, de la dignité et de l’intégrité de l’avocat. Ils sont surtout en porte-a-faux avec le service public de la justice dont l’Etat a le devoir de garantir le plein et serein exercice », lit-on dans leur communiqué en date du 17 juin.
Le Conseil de l’Ordre de rappeler « que les avocats doivent, en leur qualité d’acteurs principaux du service public de la justice et en toute responsabilité, préserver à tout moment, l’honneur et la dignité de leur profession et s’ériger en premiers garants du respect de nos règles. Ensuite, qu’il incombe aux pouvoirs publics, donc a l’Etat, de veiller à ce que les avocats puissent s’acquitter de tontes leurs obligations professionnelles et exercer librement leur ministère, sans entrave, ni ingérence, sans intimidation, ni violence »
Avant d’ajouter que « L’indépendance du Barreau en tant qu’institution, ses missions de défense des droits et des libertés, de veille et de contrôle sur l’application correcte de la loi et la distribution de la Justice, font de sa position sur la protection des droits, un indicateur essentiel de l’Etat de droit »
Ainsi, le Conseil de « l’Ordre réaffirme son attachement aux principes évoqués et rappelle que les restrictions des droits et libertés doivent se faire dans le respect des règles. Le Conseil de l’Ordre appelle donc à la levée immédiate de tout obstacle de nature à entraver le libre exercice du ministère de l’avocat et/ou le libre accès de tout citoyen, qui en éprouve le besoin, à un avocat ».