[ÉDITO] Présidentielle 2024: Sumbëxloo à plus de 200 candidatures à l’heure des parrainages (Par Dirpub, Tract)

Tract – Pour les joutes électorales du 25 février 2024, la Direction générale des élections (DGE) a ouvert les vannes pour la traversée des parrainages. Et, ceux qui ont décidé de retirer les fiches permettant de plonger en ‘zones profondes’ pour la collecte de ces attestations pouvant leur donner une peau de présidentiable, se dénombrent à plus de deux centaines de candidats? Ahurissant!

 

Jamais une élection n’a suscité au Sénégal, un engouement aussi étonnant qu’irréel. En tout cas, ce chiffre surpasse de loin celui de la précédente élection de 2019 qui avait vu 85 candidats sur la ligne des parrainages, mais 5 seulement ont pu être retenus parmi lesquels Macky Sall, reprenant place sur le fauteuil de président pour un deuxième mandat.

Alors pour la présidentielle 2024, cette ruée affolante s’évalue comme un délire qui ne dit pas son nom, mais qui nous fait considérer que pour la majeure partie des ‘quêteurs de parrains’, la politique n’est plus l’art de gérer la Cité.

Ils nous font concevoir que la politique constitue les mamelles auxquelles il faudra s’agripper pour se goberger, en s’en délectant personnellement, des avantages économiques et financières de la Cité. Quand elle, la politique, n’est pas transformée obstinément en une manufacture familiale qui s’érige en empire, la politique, au Sénégal, est sous l’emprise d’une nécrose de lobby.

Et voilà que, sous nos cieux, on veut nous démontrer que pour l’ascension sociale, le chemin le plus court est de planter un parti de ‘contribution’, un mouvement ou encore une association de soutien aux abords des champs de ceux qui auront la chance de se hisser au sommet de la pyramide du pouvoir et des… richesses.

Et revoici certains politiciens qui nous font oublier le rôle du mérite par les escaliers : gravir les marches, pas après pas, en prenant le temps de se forger une carapace, un cœur solide dans la sueur de l’effort, pour arriver à renseigner et à enseigner, surtout aux jeunes générations que la réussite est au bout… du sacrifice personnel. C’est seulement dans ce sens qu’on peut donner l’espoir pour tous, fournir la fortune à tous. Prendre cela comme idéal et faire déchiffrer aux jeunes qui vous suivent les codes du travail, de l’abnégation pour la construction véritable d’une Nation.

On ne peut comprendre, que dis-je, il est difficile d’admettre, dans un pays aussi pauvre que le Sénégal peuplé par près de 18 millions d’âmes, que plus 200 personnes veuillent retirer des fiches pour aller à la collecte de ‘parraineurs’ tournant autour 7 millions d’inscrits sur le fichier électoral.

Heureusement, sur plus de 300 partis politiques recensés engageant les 2/3 des candidats dans cette course à la pêche de soutiens pour passer l’étape suivante, il faut retenir que les parrainages incontournables sont, en définitive, une bonne chose. Ils constituent l’étape à franchir pour la validation des candidatures, en abordant auparavant un certain nombre de barrières juridiques comme, entre autres, être exclusivement de nationalité sénégalaise, bénéficier de ses droits civiques, présenter un quitus fiscal, déposer la caution de 30 millions… à la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) qui doit déjà se frotter les mains.

La Direction générale des élections (DGE) qui a auparavant recueilli les candidatures avait beaucoup de travail à faire et le Conseil constitutionnel, va trancher, en examinant les différents dossiers qui lui seront présentés.

Dans cette explosion de candidatures, combien seront-ils, les postulants au ‘grand remplacement’ de Macky Sall, à s’en sortir indemnes, continuer la course pour la présidentielle prochaine ?

Quoi qu’il en soit, 2024 se révèle déjà comme un grand ‘sumbëxloo’ politique. Sans Ousmane Sonko qui a tenu en haleine, jusque-là, république et rue-publique ?

Par Cheikh Tidiane COLY