Tract – Depuis un bon bout de temps, ça râle de partout. Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop en ont marre, les professeurs, fatigués de donner des cours en ligne, les commerçants (boutiques, multiservices et autres), privés de leur gagne-pain depuis de longs mois, continuent de tirer le diable par la queue. Malgré les appels incessants de part et d’autre, le gouvernement fait la sourde oreille, encore indignée par la révoltante casse dont a fait l’objet l’institution lors des « insurrections politiques » liées au sort de l’opposant Sonko. Mai il faut admettre que « la cure punitive » – si l’on peut parler ainsi – a assez duré et que maintenant le temps est venu de se rendre à l’évidence qu’il faut rouvrir les portes et retourner aux habitudes académiques qui mettraient tout le monde d’accord.
Néanmoins, rien de tout cela ne devra se faire sans lavage à grande eau des extrémités religio-politiques qui défigurent l’Ucad. Franchement, ça part dans tous les sens, et il urge de donner un grand coup de balai à ces manifestations qui non seulement divisent plus qu’elles ne rassemblent, mais surtout n’obéissent pas à l’esprit d’une université digne de ce nom.
A ne pas non plus oublier de « dératiser » les pavillons frappés d’encombrement estudiantin, avec des chambres dans lesquelles dorment une quinzaine voire une vingtaine d’étudiants par nuit. Rendant difficiles les conditions de possibilité d’études et de réussite.
Sans oublier d’intensifier la lutte contre le trafic de drogue et la prostitution déguisée qui sont désormais un secret de polichinelle dans le campus. L’implantation d’une brigade de gendarmerie ou d’un poste de police en son sein est plus que nécessaire, même si, dans les franchises universitaires, cela n’est pas admissible. Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle ! L’État doit à la fois jouer son rôle de garant de l’éducation et d’assumation de ses responsabilités en assurant la sécurité. Et ne pas céder à la peur, aux menaces et au chantage politique.
L’échéance de l’élection présidentielle qui s’approche à grands pas, on en convient, fait craindre une répétition de l’histoire (les attaques contre les écoles, les universités et symboles institutionnels de l’État). N’oublions pas, cependant, qu’un État doit être « fort » et non « larxiste ».
Bassirou Niang
Tract (tract.sn)