[TRIBUNE] Magal de Touba décrété férié : mesure politique mémorable (Par Cheikh Oumar Tall)

Tract – Monsieur Moubarack Lo, suite à votre contribution titrée « Magal 2023 : chronique d’une décision historique », je vous adresse mes vives félicitations d’avoir rappelé que c’est salutaire pour le gouvernement d’avoir fait du Magal un jour férié. N’empêche, je vous interpelle sur une question qui a toujours intéressé la population musulmane sénégalaise. Il s’agit de la mise en application du code laïc de la famille depuis 1972. Ce code est contraire à nos mœurs et valeurs religieuses. 

 

Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, El Hadj Abdou Aziz Sy Dabakh, El Hadj Ibrahima Niasse de Kaolack et El Hadj Seydou Nourou Tall s’étaient ligués contre ledit code. Mais Senghor avait rusé contre eux en le faisant voter à l’assemblée nationale par le parti socialiste. C’est ce code qui est toujours en vigueur et il est aux antipodes de nos valeurs et coutumes islamiques. Prenons l’exemple de l’héritage qui traite à égalité l’homme et la femme selon ce code. Or, Dieu a décrété que l’homme ait une part qui double celle de la femme. Encouragées par les principes d’égalité du droit laïc, les mouvements féministes s’inspirent de ce code pour remettre en cause l’autorité paternelle sur la famille sous le prétexte que l’homme et la femme ont une puissance égale sur la famille.

Grâce à vous, le président Abdoulaye Wade, l’ancien premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, Me Madické Niang etc. avaient pris conscience qu’il était juste de décréter le magal jour férié. Je vous invite à rejouer votre partition pour que ce code laïc de la famille soit éliminé, car Dieu a dit que quiconque juge sans se référer à la charia est un mécréant, un pervers et un injuste. Ce code s’inspire du code laïc et civil français. Nos cours et tribunaux s’inspirent de ce droit laïc français, alors que le musulman doit toujours arrimer son action à ce que sa religion lui dit.

Les guides religieux sus mentionnés avaient raison de combattre ce code laïc dont la base est la franc-maçonnerie. Les franc-maçons ont même avoué que la franc-maçonnerie réside dans la laïcité de l’Etat. Si le Sénégal n’était pas un pays laïc, ce code n’aurait jamais sa place dans notre droit. De plus, l’écrasante majorité du Sénégal n’est pas d’accord avec ce code imposé par les Blancs qui veulent instaurer une société sans Dieu. Jules Féry est connu pour être l’un des piliers de l’école sans Dieu et d’une société sans Dieu.

Le Sénégal est un Etat laïc. C’est pourquoi dans le préambule de l’article 1er de la constitution, il est écrit que le Sénégal est un pays laïc. Pourtant, on dit que le Sénégal est un pays démocratique et laïc. S’il était vraiment démocratique, c’est la loi du plus grand nombre qui l’emporterait. Or, les 95% des Sénégalais sont des musulmans. Si ces derniers étaient conscients, ils ne seraient jamais d’accord avec ce code.

En résumé, suite au succès éclatant du magal décrété jour férié, vous êtes encore interpellé sur le code laïc de la famille pour qu’il soit remplacé par le droit islamique. Tout est question de prise de conscience et de volonté politique.

Cheikh Oumar TALL

Directeur de publication du mensuel « Le jour – Al yawmou »