TRACT – « Notre ville, faute de gouvernance efficiente, se complait dans un passé révolu, refusant l’évidence que Sénégal évolue dans un dynamisme où il a cessé depuis longtemps d’être le moteur »
De nos jours, trouver une personne engagée, bénévole, désintéressée et qui œuvre pour être utile à sa communauté est une chose rare. Très peu, ce genre humain en voie de disparition existe toujours quand-même.
Les habitants de la ville de Saint-Louis ne diront pas le contraire car, dans un monde où les porteurs de voix et acteurs de développement pragmatiques se comptent au bout des doigts, ils ont trouvé eux, un homme sur qui ils comptent pour avoir un cadre de vie meilleure. Cet homme, c’est en effet Monsieur Zahir Fall.
Acteur de développement et Saint-Louisien de souche, M. FAll a été désigné comme le « Domou Ndar de l’année 2023 », en l’occurrence l’homme de l’année par les habitants de la première capitale du Sénégal qui portent beaucoup d’espoirs sur lui grâce à ses nombreuses actions citoyennes pour redonner à Saint-Louis sa place de renommée internationale.
Ainsi, après cette consécration, votre site Tract a obtenu le privilège d’avoir un interview exclusif avec le coordonnateur du mouvement « Wallou Ndar ».
Dans cet entretien, le chef de la Division de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences au Centre hospitalier régional de Saint Louis a abordé avec nous les raisons de son engagement citoyen, les activités et objectifs du Mouvement Wallou Ndar ainsi que la position qu’adoptera leur Mouvement pour la présidentielle de 2024.
INTERVIEW
- Pouvez-vous vous présentez à nos « Tractonautes » s’il vous plaît ?
Je m’appelle Zahir FALL. Je suis acteur de développement et coordonnateur du Mouvement citoyen WALLU NDAR. Je suis aussi le point focal de l’Union Nationale des Consommateurs du Sénégal et aussi Point focal régional de la ligue sénégalaise contre le tabac. Je suis membre de la coalition « Publiez ce que vous payez » et aussi secrétaire général de l’Observatoire Territoriale du Secteur Extractif de Saint-Louis. Je suis également le coordonnateur de la communication du projet P4 (Projet Pilote Plage Propre). Sur le plan professionnel , je suis titulaire d’un master 2 en Gestion des Ressources Humaines, d’un Diplôme Universitaire en Science de l’Information Documentaire à L’UCAD et d’un Diplôme d’Études Universitaires Générales a l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Et actuellement je suis en service au centre hospitalier régional de Saint Louis, je suis le chef de la division de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des compétences et aussi je suis le chef de la Cellule Communication.
- Parlez-nous un peu du Mouvement Wallu NDAR
Le Mouvement Wallu Ndar est né pour jouer sa partition dans la situation politique actuelle et se déterminer face aux enjeux déterminants pour l’avenir de N’dar. C’est un mouvement d’éveil citoyen qui vise l’implication des citoyens dans la bonne marche de la cité. Conscient que le peuple ne doit pas subir l’histoire mais plutôt faire l’histoire, le mouvement se veut le terreau des citoyens imbus d’éthique et engagés pour une bonne gouvernance. Ainsi, c’est après une analyse profonde et un diagnostic sans complaisance de la situation socio- économique et politique de Ndar que nous avons décidé de mettre sur pieds un mouvement de secours populaire dénommé « Wallu Ndar». Ndar marque le pas, faute d’idées novatrices. Notre ville, faute de gouvernance efficiente, se complait dans un passé révolu, refusant l’évidence que Sénégal évolue dans un dynamisme où il a cessé depuis longtemps d’être le moteur.
- Quel sentiment ressentez-vous après être désigné « Domou Ndar de l’année » en l’occurrence l’homme de l’année au niveau de Saint-Louis ?
Le choix d’homme de l’année à l’endroit de ma modeste personne est une belle consécration que je partage avec tous les acteurs de développement. C’est le fruit d’un engagement et de sacrifices au service de ma ville. Je ressens un plaisir immense pour cette reconnaissance de mes pairs. Chacun de nous doit être acteur, nous devons bannir le statut de spectateur pour nous imposer comme les combattants infatigables de la liberté, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Ainsi, j’invite chaque saint-louisien à s’impliquer dans le processus d’un Saint-Louis émergent mais aussi d’être un foyer de trésor de valeurs morales.
- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à être acteur de développement ?
Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption, dans une société où l’unique objectif de certains politiciens est d’arriver au sommet pour avoir le privilège et la liberté de consommer le labeur de millions de concitoyens. Saint-Louis avait donc besoin d’une jeunesse civile et citoyenne forte et engagée autour des idéaux de la bonne gouvernance pour dénoncer ces actes qui n’honore pas notre cité. C’est pourquoi, nous nous sommes engagés avec d’autres acteurs autour du mouvement « WALLU NDAR » pour être la voix des sans voix et porter le plaidoyer pour que Saint-Louis puisse redorer son blason d’antan. Le mouvement Wallu Ndar veut être un réceptacle qui se veut pérenne et constant dans sa démarche s’ouvrant à tout individu désireux de s’engager pour la promotion du principe de l’éthique dans le jargon de la bonne gouvernance.
- Quels sont vos domaines d’intervention et les activités que vous y menez ?
Nous avons fait beaucoup d’activités allant dans le sens d’améliorer la vie des populations. Nous participons à des journées de nettoiement pour rendre belle la ville. Des kits de ndogou sont remis aux nécessiteux durant le ramadan. Pour soutenir la jeunesse, nous offrons des ballons aux ASC durant les navétanes. Nous participons à des reboisements et nous accompagnons aussi les cas sociaux. Avec l’ouverture des classes, des cahiers sont offerts aux élèves démunis pour les accompagner à passer une bonne année scolaire, pour ne citer que cela. En gros, nous sommes au service de la ville pour participer au bien être des populations. Nous portons aussi beaucoup de plaidoiries auprès des autorités pour un meilleur cadre de vie. Par exemple, trois jours après notre sortie sur les réseaux sociaux regrettant l’état vétuste du Stadium Joseph Gaye, des panneaux de basket neufs ont été offerts par l’ancien président du club Baba TANDIAN. Nous avons aussi fait un appel pour la construction d’un second pont pour Saint-Louis. Nous faisons aussi des dénonciations sur l’effritement de la démocratie. En définitive, nous jouons un rôle d’alerte et de veille au niveau de tous les secteurs, que ce soit dans le domaine de la Sante, de l’éducation, de l’environnement, de la Culture, de l’économie, etc.
- Quel sera la position du Mouvement Wallou Ndar pour la présidentielle de 2024 ?
Le mouvement Wallou Ndar n’a pas d’obédience partisane. La position de ce mouvement sera de s’aligner aux côtés du peuple orienté vers un idéal pragmatique, qui appréciera l’offre politique d’un candidat qui leur convient le mieux. Le mouvement Wallou Ndar sera déterminé à travailler main dans la main avec le futur Président de la République et son gouvernement pour que notre très chère ville et notre pays connaissent un essor et puisse retrouver son lustre d’antan et toute son embellie. Notre mouvement encouragera ainsi toutes les bonnes actions et initiatives du prochain régime et n’hésitera pas à dénoncer en toute objectivité ses dérives afin d’imposer son statut de sentinelle de la bonne gouvernance et de la transparence.
- Votre dernier mot ?
Nous invitons toutes les forces vives de la ville de Saint-Louis à jouer leur partition dans la collégialité pour la construction d’une conscience citoyenne forte qui prône l’éthique, l’équité, la discipline, la transparence, et le respect des valeurs. Il faut savoir que les dirigeants qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et le dialogue sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. Ce qui est demandé à chacun de nous, c’est une nouvelle ère de responsabilité, une reconnaissance, de la part de chaque domou Ndar, que nous avons des devoirs envers notre ville, des devoirs que nous n’acceptons pas à contrecœur mais saisissons avec joie, avec la certitude qu’il n’y a rien de plus satisfaisant pour l’esprit et qui définisse notre caractère, que de nous donner tout entier à la reconstruction de notre localité. Nous lançons ainsi un appel solennel à tous les citoyens saint-Louisiens à se joindre à notre effort gigantesque de reconstruction des consciences pour que l’engagement citoyen prime d’abord sur tout.
Hadj Ludovic