Tract – Au Cameroun, l’agriculture emploie jusqu’à 70 % de la main-d’œuvre, dont une majorité de femmes (Minader,2021). Ce secteur se positionne ainsi comme un important levier dans le développement socio-économique du pays. Ce qui signifie que ce secteur pourrait potentiellement résoudre l’inégalité de genre (égalité hommes-femmes notamment) en contribuant à l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la productivité du secteur agricole tout en favorisant ainsi le développement en milieu rural.
L’accès à des services et le recours à des pratiques énergétiques améliorés dans les chaines de valeurs agricoles pourrait améliorer le statut socio-économique et politique des femmes au Cameroun. Et ce, en limitant le temps et les efforts que celles-ci consacrent aux activités ménagères ce qui leur permettrait d’avoir plus de temps pour renforcer leurs capacités managériales dans des programmes adaptés- par exemple le ProFinA/GIZ ; PDCVA etc.- pour une gestion plus durable et efficace de leurs activités, en apportant de meilleures conditions de santé et d’éducation, en changeant en mieux les possibilités de création des activités génératrices de revenus et en facilitant leur participation aux affaires publiques des différents sociotopes dans lesquels elles évoluent.
En contexte camerounais, le rôle du genre dans le nexus agriculture-énergie est complexe et concerne toutes les étapes des chaînes de valeurs agricoles, depuis la répartition des terres jusqu’à l’accès au crédit auprès des investisseurs internationaux et des EMFs( établissements de microfinance) en passant par l’intégration du processus de machinisation agricole jusqu’à l’accès aux intrants agricoles (semences, engrais, etc.) et la distribution-commercialisation. Lorsque les femmes ont plus facilement accès aux services financiers et à des intrants agricoles vitaux comme les technologies d’irrigation, elles améliorent de manière substantielle leur productivité agricole et leurs revenus pour le bien des familles.
Tout compte fait, face aux polycrises (climatique, alimentaire, énergétique, sécuritaire etc.) qui frappent le pays, il devient primordial de travailler à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un vaste processus avec un éventail de parties prenantes pour co-créer et co-construire de nouveaux programmes d’accès à l’énergie durable centrés sur le genre et liés aux chaînes de valeurs agricoles et au développement durable de l’agro-industrie au Cameroun.
Baltazar ATANGANA
Gender adviser and writer
noahatango@yahoo.ca