« Je rappelle qu’il y a souvent un écart entre le discours et l’action politique ».
Tract – Cela dit permettez-moi de saluer le courage des Sénégalais qui ont tout mis en œuvre pour exprimer démocratiquement leur souhait, celui de la rupture.
Dans mon dernier articlé intitulé « Diomaye/Sonko : un couplet gagnant » j’avais bien donné les raisons pour lesquelles il fallait parier sur ce couplet candidat. Les résultats du scrutin qui s’est déroulé le dimanche 24 mars 2024 m’ont donné raison.
En effet, les 7,3 millions d’électeurs Sénégalais inscrits voire imposés sur le fichier électoral ont balayé d’un revers de main, tous les candidats en accordant 54, 28 % des Suffrages à la coalition « Diomaye Président » et dès le premier tour. Amadou Ba le candidat sortant de Benno Bokk Yakar n’a récolté que 35,79 % des suffrages. Quant aux autres candidats de façade dont je m’épargne de citer les noms, ils ont obtenu de honteux résultats qui, à mon sens ne confirment que ceux qu’ils valent. Ils n’ont récolté que les graines qu’ils ont semées.
Aujourd’hui, les Sénégalais, les Africains voire le monde entier se demandent si maintenant Diomaye/Sonko va réussir. Je réponds à ceux qui doutent que le couplet va réussir. Le projet qu’ils porte est sérieux. Il est issu d’une forte demande sociale. A défaut de les aider, laissons-les effectuer leur travail.
A ceux qui doutent du pilotage de l’avion à deux, je leur demande de ne pas avoir peur. Il y’aura bien deux pilotes, c’est mon humble souhait et comme vous le savez, vaut mieux avoir deux pilotes qu’un. C’est beaucoup plus rassurant. C’est plus sûr que d’avoir un pilote qui ne traverse que les zones de turbulences comme ce fut le cas du régime sortant et de tous les régimes qui se sont relayés depuis 1960, date à laquelle le Sénégal avait accédé à l’indépendance.
Il n’y a aucun doute que « Diomaye moye Sonko » et vice-versa. Ils ont toujours œuvré pour un Sénégal nouveau.
En effet, je rappelle que depuis leur irruption sur le champ politique, ces militants panafricanistes fortement imprégnés de la pensée de Cheikh-Anta Diop, de Mamadou Dia et de Thomas Sankara ont réussi à se hisser au premier rang de l’échiquier politique, parce que les Sénégalais trouvent dans leurs discours des explications cohérentes et convaincantes.
Ils ont révolutionné la manière de faire de la politique au Sénégal et se sont imposés à l’opinion publique nationale et internationale non pas par l’achat des consciences, mais par la profondeur de leur offre politique. Grâce à Ousmane Sonko et à monsieur le Président Bassirou Diomaye Faye, les Sénégalais connaissent mieux les richesses dont regorge leur pays et refusent la fatalité de la pauvreté dans laquelle ils se trouvent confinés.
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye comme d’ailleurs la plupart des Sénégalais, n’ont jamais pu supporter la gouvernance meurtrie de Benno Bokk Yakar. Ils se sont toujours employés à la dénoncer au quotidien et vigoureusement, en pointant notamment du doigt la corruption active, les détournements de deniers publics, les fraudes fiscales, la concussion que l’Etat nourrissait et entretenait au grand jour. L’impunité insoutenable qui en a résulté et qui a coûté cher, très cher à nos maigres deniers publics a été un des points marquants de la gouvernance meurtrie de Benno Bokk Yakar et ses alliés.
Toutefois, comme le suggère Mody Niang dans son article paru au Sud quotidien numéro 9259 du 29 mars 2024, l’heure n’est plus aux commentaires de salons. L’heure est « aux actes de rupture urgents, forts et entraînants ».
Parmi ces actes de rupture, les plus attendus sont : les réformes institutionnelles promises, la remise des Sénégalais au travail, en un mot la mise en application du programme « Diomaye Président », un programme ambitieux qui suscite un énorme espoir.
Nous sommes tous d’accord que les Sénégalais ont un ferme espoir d’être mieux gouvernés qu’ils ne l’ont été depuis ces douze dernières années.
Je pense sincèrement que Diomaye et Ousmane ont les moyens de réussir. Ils ont la légitimité du peuple sénégalais. Ils ont l’engagement et les compétences nécessaires. Ils héritent également d’un pays qui malgré les maltraitances qu’il a subi ces dernières décennies, regorge ressources humaines, spirituelles, minières et naturelles qui, bien mobilisées les aideront à réussir. C’est le moindre mal que je leur souhaite et que je souhaite au Sénégal.
Momar-Sokhna DIOP
Professeur d’économie-gestion et écrivain, Paris (France)