Tract-Le Réseau des féministes du Sénégal (RFS) a réagi à la suite de la formation du premier gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye. Le Réseau se dit « consterné par le faible pourcentage des femmes dans le nouveau gouvernement ». Les féministes alertent également sur le changement opéré dans la dénomination du ministère de la Femme.
« Les femmes ne représentent donc que 13,33% dans ce gouvernement dit de rupture, d’inclusion et d’équité », peut-on lire dans un communiqué.
Selon les féministes, un « Gouvernement paritaire était effectivement possible, attendu et souhaité surtout venant d’un régime qui dit vouloir travailler pour plus de justice sociale. Nous constituons la moitié de la population du Sénégal. Ce poids démographique ne se reflète pas dans la représentation des femmes aux instances et processus de prise de décision ».
Ces féministes sénégalaises ont, en outre, tenu à rappeler que le Sénégal a ratifié, sans réserve, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Maputo).
Selon elles, depuis 2001 la « Constitution sénégalaise reconnaît que « les hommes et les femmes sont égaux en droit ». Ces instruments garantissent l’accès équitable des hommes et des femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques et politiques », ont-elles précisé.
Par ailleurs, Le Réseau des féministes du Sénégal dit constater le « changement d’appellation du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Équité et du Développement communautaire en Ministère de la Famille et des Solidarités ».
D’après les féministes, le « choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu, que des compromis seront faits avec nos droits. Cela ne présage ni d’un engagement clair pour l’équité et l’égalité ni d’une réelle prise en compte de nos besoins spécifiques. Nous espérons qu’avec le décret portant répartition des services de l’Etat, la direction de l’équité et de l’égalité de genre demeurera », a souligné le Réseau, qui indique que la « nécessité d’une amélioration tant qualitative que quantitative de la participation des femmes au niveau gouvernemental se pose avec acuité ».
« Il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective et croissante. Nous nous attendions à des mesures claires pour la concrétisation de nos droits et non pas à la mise en place d’un dispositif qui va contribuer à la marginalisation de nos voix des femmes », ont-elles mentionné dans le communiqué.