Tract – Je savais que je ne ferai pas partie des nominations de directeurs généraux qui se concoctaient depuis trois semaines dans les circuits administratifs cornaqués par la Présidence de la République : car n’ayant, pour ma part, ni déposé ma candidature (auprès de je ne sais quelle instance!) et n’ayant pas fait l’objet d’une enquête de moralité pour laquelle on m’aurait approché. Cela permet au moins de bien dormir la nuit, si on ne prend pas en compte les autres inconvénients de cet état de choses.
Mais j’étais sûr que la promesse agitée de nominations de directeurs généraux de sociétés publiques et d’agences étatiques sur la base d’un appel à candidatures ne pouvait prospérer, à l’épreuve du pouvoir. La réalité du pouvoir politique et les exigences de la gestion des affaires publiques : le programme d’opposition fétichisé présenté pendant la campagne électorale présidentielle du porteur du « Projet » pastefien, fameux totem, ne pouvait y résister longtemps. Finalement, le président de la République Bassirou Diomaye Faye s’est assumé hier 24 avril en Conseil des ministres. Et le Premier ministre Ousmane Sonko aussi.
Dans un tsunami de 17 changements de directions générales, le duo au pouvoir place ses hommes, ce mercredi 24 avril 2024, exactement un mois après l’accession à la magistrature suprême du nouveau patron (et aussi comptable) de la gestion du destin terrestre collectif dans notre pays. Dans le cas d’un appel à candidatures – hypothétique et désormais caduc- pour pourvoir ces directions générales, les hommes du jeune parti qu’est Pastef n’aurait pu résister aux gestionnaires chevronnés sortants. Parmi les nominations les plus emblématiques : celle du trublion journaliste Pape Alé Niang à la tête de la RTS; celle de l’autre ancien prisonnier (comme Pape Alé Niang) Fadilou Keïta à la tête de la Caisse des Dépôts et Consignations, et celle de l’allié Cheikh Bamba Dieye pour diriger le mastodonte AIBD.
Pour ma part, je salue bien bas l’action réformatrice et la gestion de performance du DG sortant de l’ADEPME, Idrissa Diabira, qui a réussi la gestion transformationnelle de cette agence en organe d’exécution de référence des projets-programmes d’appui public et multilatéral à notre secteur privé don les PME sont vitales à notre économie, en en décuplant le budget de 1 milliard à 10 milliards, budget abondé à 90% par les bailleurs internationaux, dont la confiance en l’ADEPME témoigne de la gestion vertueuse qui y a eu lieu depuis février 2017, date de la nomination d’Idrissa Diabira. Ce legs ne devra pas être galvaudé.
Bon vent aux 17 nouveaux DG entrants.
Ousseynou Nar Gueye
◼ Fondateur- éditeur de Tract.sn- quotidien en ligne du Sénégal
◼ Directeur général d’Axes & Cibles Com
◼ Aîné mi-public