Tract – Je suis à la station, là, à attendre de l’Express qui n’est pas venu, ce matin. On m’a exigé de me contenter du Brt qui n’a pas encore pris son départ, il ne fait que vadrouiller entre Guédiawaye et la gare Petersen, vice et versa.
Et, je me demande encore pourquoi tout cela ne démarre pas encore. Parce qu’avec Ndiaga Ndiaye et autres cars rapides – Tata est aussi dans la brèche -, nous nous connaissons depuis ‘long time’ quoi, mais là avec les originalités dans le transport, je ne sais si j’ai encore le courage de leur faire confiance.
Je déambule sur les allées du bus transit, je revoie des scènes de violences qui se sont passées ici sur ces voies et ailleurs. C’est encore brumeux dans ma tête. Mais, il faut que cela soit clair ou clarifié.
Nous n’avons pas le droit de fermer les yeux. Pas un bruit. Pas une larme. Rien. Nada, et Amnistie. Deet waay ! Il ne faut pas faire comme avec le bateau le Joola : moult martyrs (record maritime plus élevé que le naufrage du ‘Titanic’) après, motus et bouche cousue, pas de coupables. C’est délirant, notre démocratie transbahutée en ‘Demba et Dupond’ dupés. Il faut savoir panser ses plaies avant qu’elles ne s’infectent, canaliser ses douleurs pour qu’elles n’explosent.
Pour parler des récents événements, c’est encore frais en nous. Il y avait des gens – de tous les bords, il faut le préciser – qui avaient la violence dans le sang, à ce qu’il m’a semblé. Espérons que cela ne soit héréditaire et qu’ils ne le transmettent aux générations qui débarquent là, en… 2034. Non, il ne faudrait pas transmettre ce virus sous aucun prétexte. Et j’espère que le pouvoir, pardon – ah, le temps passe déjà vite – l’opposition, je voulais dire, ne va pas s’agripper à la ‘boite de Pandore’ à la Guy Marius et faire entrer en scène la gendarmerie de son tout nouveau commandant, le général Martin Faye en lieu et place du général Fall, appelé à d’autres fonctions. Je suis au garde-à-vous, mon général. Dites-moi, repos bok.
Tout cela, c’est derrière nous. Nous avons tous des choses que nous changerions si nous pouvions, mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, sama mbook yi. Chacun a fait ce qu’il a pu faire, et on passe à autre chose, plus importante, dans ‘Sunugaal gi’. Et, c’est l’occasion de faire mieux, pour un nouveau départ. Chacun dans son coin, tout le monde pour la République.
Mais, en attendant que le Brt veuille bien prendre son démarrage avec passagers à bord, sans fumée ni tempête, parce qu’il s’alimente à l’électricité et non plus au cocktail Molotov, pardon, au gaz ‘oïl, j’ai entendu dire que Pape Alé Niang est désormais propulsé sur la Tour de la RTS. Et PAN, voilà que Racine n’a plus aucune emprise sur cet empire qu’il a fait construire avec la bénédiction de Macky Sall à qui il voulait tordre la main pour l’obliger à empiéter le fumeux 3e mandat. Ça alors, «la vie a de longues jambes», comme on dit chez nous et particulièrement à‘Dakar Matin’.
C.T.Coly
Directeur de Publication de Tract