Tract – En ce 6 mai 2024, on a confié à la terre le corps de Ibrahima Ndiaye, ancien DG de Ageroute. Après moult hésitations depuis l’annonce de son rappel à Dieu le 28 avril 2024, je me dois quand même de relater à mes jarbaat – pour leur offrir un modéle – une discussion à laquelle j’ai assisté quand Nathan Belete, en fin de mission comme directeur des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, faisait ses adieux au président de la République Macky Sall. Nous étions 4 (avec le ministre des Finances Diallo) et en un moment, Macky Sall nommera expressément Ibrahima Ndiaye et une autre personne avant d’ajouter avec un brin manifeste de mélange d’envie et de tristesse : «Ah si j’avais deux comme Ibrahima Ndiaye !» Et suivie, de sa part, une éloge du directeur de l’Ageroute, totalement approuvée par Nathan. J’ai eu la chance de dire à Ibrahima Ndiaye, au téléphone, tout le bien que l’État et le partenaires au développement pensaient de lui, en lui relatant ce volet de la conversation ! Que chaque utilisation d’un centimètre de route que, ti Ibrahima, tu as aidé à faire construire pour évacuer les malades ou les produits agricoles, pour faciliter les mouvements des hommes, des femmes et des animaux, soit un hassanate infinie pour toi ! Repose en paix Ibrahima Ndiaye avec, sur toi, l’Infinie Miséricorde de Dieu. Amine.
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A force de me demander sur quelle date faire une petite conversation avec mes jarbaat, j’ai décidé de ne rien commenter du tout, car presque toutes tous les évènements recensées dans les sites qui font de l’éphéméride peuvent avoir un intérêt particulier. La condamnation de Cheikh Bethio Thioune, même si elle était attendue, représentait quand même un fait exceptionnel considérant l’aura du Cheikh sur des milliers de Sénégalais, en particulier dans la jeunesse. Le décès de Laïty Kama, lui, permettrait une double lecture au moins : rappeler que la grandeur de la magistrature sénégalaise ne saurait se limiter, loin de là, à la figure proéminente de Kéba Mbaye et que la saga de la famille Kama avec K ou C peut faire l’objet d’un livre ou d’une série télévisée, tant le trio Mansour, Babacar Laïty (et la jeune Ndambaw pourquoi pas !) a eu un impact sur notre pays ! Dire aussi que la loi d’amnistie est parfois une mesure de gouvernance pour faire prendre une nouveau départ pour ne pays comme avec Abdou Diouf qui a effacé les délits commis pour des motifs politiques entre le 31 décembre 1975 et le 31 décembre 1980. Et évidemment j’aurais été tenu de commenter sur cette date du 6 mai. La littérature sur mai 68 est abondantes et les faits décrits parfois avec humour ! Ains Abdou Diouf nous apprend que Senghor avait donné l’ordre aux ministres de ne pas bouger de leur bureaux et leur épouses leur apportaient à manger sur place ! Y avait pas de cakk-cakk à l’époque ! Ou encore Bathily : Senghor avait fait croire aux paysans que le Sénégal « a été envahi à partir de Dakar par une nation appelée « Tudian » (étudiant) qu’on a besoin d’eux pour défendre le pays. » Il arrivèrent Dakar avec leur armes : arcs, flèches, lances et gourdins ! Et évidemment, j’aurais zieuter dans les archives pour parler du doomu Ndar le lieutenant Papa Mar Diop. Mais aussi cet autre Diop, Iba Mar celui-là, mort après un match de football a Bamako. Et comment aurais-je-pu ignorer le retour de Cheikh Ahmadou Bamba ?
Donc vous voyez, comme je ne peux parler de tout cela sans vous ennuyer avec long tweet, je renonce á tout commentaire !
6 Mai 2019 : La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour condamne par contumace Cheikh Béthio Thioune, Guide des Thiantacones, à 10 ans de travaux forcés et 200 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts pour complicité et non dénonciation dans l’affaire du double meurtre de Médinatou Salam près de Mbour le 22 avril 2012, au moment où le marabout séjourne à Bordeaux pour des soins. C’est dans cette ville qu’il sera rappelé à Dieu le lendemain 7 mai à l’âge de 81 ans.
6 Mai 2001 : Décès à Nairobi au Kenya du magistrat sénégalais Laïty Kama (62 ans) qui fut entre 1995 et 1999 le premier président du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).
6 Mai 1981 : Loi d’amnistie couvrant essentiellement les délits commis pour des motifs politiques entre le 31 décembre 1975 et le 31 décembre 1980. Cette loi avait la particularité de se limiter aux seuls délits politiques et, par conséquent, n’avait pas de compétence sur les faits de corruption et de détournement de deniers publics.
6 Mai 1968 : Prise par l’État d’une mesure portant fermeture de la Cité universitaire de Dakar par l’autorité administrative suite à l’agitation constatée dans le milieu scolaire et universitaire. Les cours ne reprendront que le 14 septembre après la signature d’un accord entre le gouvernement et l’Union Des Étudiants du Sénégal (UDES). Les bourses seront revalorisées, le restaurant universitaire baissera ses tarifs, les dégâts seront réparés et les victimes indemnisées par le gouvernement.
6 Mai 1965 : Transfert et inhumation à Saint-Louis des restes mortels du lieutenant Papa Mar Diop, mort en 1919 à Cannes en France où il avait été inhumé. Le défunt avait participé à la première guerre mondiale et avait reçu la croix de guerre et la médaille de la légion d’honneur françaises. Une rue de Saint-Louis porte son nom.
Par un 6 mai au #Senegal ante-1960 et ailleurs
6 Mai 1951 : Décès à Bamako du joueur de l’Union Sportive Indigène (USI) Iba Mar Diop aussitôt après avoir joué une demi-finale de la coupe d’AOF de footbal contre l’Africa Sports d’Abidjan. La coupe d’Afrique Occidentale Française (AOF) était une compétition entre clubs de football des anciens territoires français d’Afrique de l’Ouest. La première édition avait eu lieu en 1947, la dernière en 1960.
6 Mai 1907 : Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur de la confrérie des Mourides, qui était exilé en Mauritanie depuis 1903 par l’autorité coloniale française, était autorisé à revenir au Sénégal mais il sera placé en résidence surveillée à Thiéyène dans le Djolof.
6 Mai 1854 : Après avoir livré une rude bataille au prix de plusieurs morts, les vaillants résistants du Fouta Toro sont vaincus à Dialmath, capitale du Dimar, par les troupes coloniales françaises commandées par le capitaine de vaisseau Auguste-Léopold Protêt.
6 Mai 1846 : Le capitaine de corvette Ernest Bourdon de Gramomt est nommé Gouverneur du Sénégal. Il succède, après un court intérim de Louis Antoine HOUBÉ, au capitaine de vaisseau François Marie Charles OLLIVIER qui s’est suicidé le 20 mars de la même année.
Mademba Aas Njaay