Tract – Voici la réaction de l’ex-ministre Ismaïla Madior Fall, dernièrement en poste a la tête des Affaires Étrangères, à la polémique née de sa demande d’intégration à l’IFAN :
‘La communication du porte parole du Recteur de l’UCAD le Pr Mbaye Thiam a été éclairante sur la question mais il convient de faire les précisions suivantes:
Après avoir formé une cinquantaine de docteurs et des professeurs agrégés, présidé le concours d’agrégation de droit public du CAMES et accumulé une expérience gouvernementale décennale, j’ai considéré que, de retour à l’Université, je serai plus utile à la communauté universitaire en dirigeant des recherches sur divers sujets portant sur les politiques publiques et la gouvernance plutôt que de donner des enseignements sur les disciplines classiques que les professeurs que j’ai formés assurent de manière remarquable. Mes activités d’enseignement à la FSJP pourraient alors se limiter à ce qu’ils souhaitent que je complète par des conférences de méthode et des cours sur des aspects pratiques non abordés par les enseignements théoriques.
A cet effet, j’ai introduit une demande auprès du Recteur dont seul un début d’instruction provoque des cris d’orfraie de syndicalistes à qui il faut rappeler l’histoire intellectuelle et la vocation pluridisciplinaire de l’IFAN, mais aussi la vocation hospitalière de celui-ci qui a fait sa réputation.
Les syndicalistes du SUDES, qui ont écrit ce communiqué fustigeant ma démarche, sont ou ignorants des règles qui régissent le statut des enseignants chercheurs ou de mauvaise foi. Le Recteur ne peut pas et ne veut pas m’affecter proprio motu à l’IFAN. Il ne peut que soumettre ma demande aux instances délibérantes des deux institutions (IFAN et FSJP) pour avis avant de prendre une décision y relative.
La FAC donne un avis favorable, L’IFAN de même, des syndicalistes ne peuvent pas s’y opposer. En cas de divergence d’avis, je m’acquitte de ma charge de professeur titulaire de classe exceptionnelle d’une demi journée par semaine. Et j’ai tout mon temps libre à moi.
C’est une profanation des traditions universitaires et de la décence de ruer dans les brancards et de crier sur la place publique un avis d’opposition qu’on peut sereinement donner dans les instances appropriées.
Respectons les usages et la liberté académiques. Les règlements de comptes personnels n’ont pas droit de cité à l’Université. » Voila ce qu’a donc écrit I.M.Fall.
De son côté, le Rectorat a réagi. Dans un communiqué, le Pr Mbaye Thiam, porte-parole du Recteur, indique que cette démarche entre dans le cadre normal des choses parce que prévue par les textes. Il précise d’emblée qu’«Ismaïla Madior Fall, une fois de retour dans sa faculté d’origine, peut demander une affection à l’Ifan. Mais cela ne dépend pas du recteur qui ne fait qu’entériner des décisions des instances de départ et d’accueil». Il insiste : «Ce n’est pas le Recteur qui l’affecte à l’Ifan. Pour aller à l’Ifan, son département d’origine de la Faculté des sciences juridiques et politiques doit donner un avis favorable. Et c’est seulement après cette procédure qu’Ismaïla Madior Fall pourra intégrer l’Ifan. Ainsi, si jamais son département d’origine ne veut pas le libérer ou que le département de l’Ifan visé ne veut pas l’accueillir, le recteur ne pourra nullement l’y affecter.»
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