TRACT – Le littoral du Sénégal s’étend sur 700km et correspond à la façade maritime de six régions administratives.
Le littoral sénégalais est constitué d’écosystèmes diversifiés et riches. Mais il est menacé par la combinaison de l’action naturelle exacerbée par le changement climatique et une forte concentration économique et démographique.
En effet, les zones littorales regroupent une part de plus en plus importante des populations et sont soumises à la fois aux changements environnementaux globaux et à l’accroissement des pressions anthropiques régionales et locales. Ces facteurs induisent des modifications complexes et souvent mal comprises de leur fonctionnement.
Au Sénégal, la moitié de la population est désormais côtière et les régions littorales comme Dakar, Saint-Louis et Mbour enregistrent des croissances de l’ordre de 5 à 6 %, qui s’expliquent en partie par la richesse naturelle d’écosystèmes terrestres et aquatiques de la bordure maritime parmi les plus productifs du monde.
Espaces d’enjeux fonciers, économico-touristiques, religieux, halieutiques, les littoraux de la ville de Dakar répondent à des logiques d’intérêt, d’évitements mais aussi de composition et de conflits, tous déterminants pour une mise en forme politique du débat écologique sénégalais.
Le cas de la baie de Ouakam, où des personnes aux activités et intérêts divers se croisent sur un territoire restreint, permet de mettre en évidence la marginalisation de certains usagers des sphères de décision.
La pression sans cesse accrue que font subir les activités humaines au littoral menace sa durabilité ainsi que celle du développement économique et social qu’il a autorisé jusqu’ici.
Au regard de l’injonction, mondialisée, à la bonne gestion intégrée des zones côtières, le cas du littoral d’Ouakam attire une grande attention car l’aménagement de son littoral témoigne largement des pressions économiques et foncières qui s’exercent sur les terres du Domaine Public Maritime.
Parmi les dix-neuf communes d’arrondissement de Dakar dont onze ont une bordure littorale, Ouakam concentre sur sa côte de façon significative les investissements symboliques de pouvoirs religieux et politiques.
Les problèmes du littoral sénégalais sont généralement l’érosion côtière qui se traduit par un recul du trait de côte, estimé en moyenne entre 0,5 et 2 mètres par an. Ce problème constitue l’une des priorités nationales dans la lutte contre les effets des changements climatiques.
L’adaptation des populations sénégalaises aux effets érosifs de la dérive littorale, à la raréfaction des ressources halieutiques, aux pollutions domestiques et industrielles, relève d’une histoire déjà longue de concurrences d’usages entre pêcheries, besoins résidentiels et récréatifs.
Hadj Ludovic