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Festival de Cannes 2024  Tous les continents à la table, sauf l’Afrique 

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Avec, pour démarrage la projection du film hors compétition ‘Le Deuxième acte’ de Quentin Dupieux, la cérémonie d’ouverture de la 77eme édition du Festival de Cannes a eu lieu ce soir, en présence de l’invitée d’honneur, l’actrice américaine Meryl Streep. A l’occasion, lui sera remis un Palme d’or d’honneur. Du 14 au 25 mai, il y aura au programme plus de 100 films ainsi que 400 séances pour donner rythme à ce grand rendez-vous du cinéma mondial, avec malheureusement une présence africaine insignifiante : aucune réalisation du continent ne faisant partie de la Compétition officielle.

La 77eme édition du Festival de Cannes, la plus prestigieuse au monde, sur les plus de 300 organisés chaque année, va dévoiler en images le secret de ses écrans, sous les pétillants flashs de photographes boulimiques, attardés sur la croisière pour l’amour du sensationnel et de l’inoubliable.

Réplétion d’une tradition, la sélection officielle passera sous le regard averti d’un(e) réalisateur(rice) désigné (e) comme Président(e) du Jury. Et cette année, une en prend les commandes, accompagnée des autres membres. Elle se nomme Greta Gerwig, réalisatrice américaine, ayant ‘enfanté’ l’année dernière « Barbie », un long-métrage au succès commercial qui donne le tournis et au contenu filmique sources de polémiques enivrantes, surtout dans le monde arabo-musulman.

Sa filmographie accroche à tous égards les critiques spécialisés du 7eme Art. « Je suis bouleversée, enthousiaste et empreinte d’humilité de devenir la Présidente du Jury du Festival de Cannes. J’ai hâte de découvrir quels voyages nous attendent ! », réagit-elle. Âgée de 40 ans, elle est décrite comme la ‘première cinéaste américaine à endosser le rôle de Présidente du Jury du Festival de Cannes’ et ‘la plus jeune personnalité à occuper cette fonction après Sofia Loren qui n’avait que 31ans en 1966’.

Au bout de l’enchaînement de plusieurs histoires différentes les unes les autres, sera désigné l’opus qui succédera à ‘Anatomie d’une chute’ (Palme d’or 2023) de la réalisatrice française Justine Triet, aux 11 nominations aux Césars 2024, derrière ‘Le Règne Animal’ de Thomas Cailley (12 nominations), présenté en ouverture d’Un Certain Regard.

De ces voyages, les possibilités découlent d’une sélection de longs-métrages nés des horizons divers du monde, éprouvé par des épreuves douloureuses, pointant le naufrage de l’humain, et aussi par les incertitudes se bousculant aux portes d’un avenir qui tangue dangereusement : paix fragilisée, catastrophes écologiques, tensions entre nations, refus de la solidarité, hypocrisie commerciale au détriment de la sauvegarde des vies humaines…

Les Films du monde…

Pour ne pas ouvrir une porte sur la désolation, une vision raccourcie pour avoir une idée d’ensemble des films en compétition cette année. Ils sont au nombre de 22 en compétition officielle pour la Palme d’or venant des Amériques, de l’Asie, de l’Europe. On peut en citer Megalopolis de Francis Ford Coppola ; The Shrouds de David Cronenberg ; The Substance de Coralie Fargeat ; Grand Tour de Miguel Gomes ; La Plus Précieuse des Marchandises de Michel Hazanavicius ; Marcello Mio de Christophe Honoré ; Feng Liu Yi Dai de JIA Zhang-Ke (Caught by The Tides), entre autres.

…Et une Afrique sur les bas-côtés

L’absence du continent pour la course au Palme d’or réveille à nouveau le doute sur la qualité de ses contenus cinématographiques, même s’il faut reconnaître la vivacité de la création et l’arrivée d’une nouvelle vague qui cherche à se donner les moyens de s’exprimer. Contrairement à l’édition de l’année dernière où l’on pouvait s’enorgueillir de voir deux films : ‘Banel e Adama’ de la Franco-Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy & ‘Les filles d’Olfa’ (‘Fourd Daugthers’, son titre en anglais), de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania qui sera récompensé d’un Œil d’or.

Pour 2024, l’Afrique se retrouve dans les Sections Un Certain Regard, avec ‘On becoming a Guinea fowl’ du Zambien Rungano Nyoni, lequel scrute sous le mode du rire les relations humaines, dans une comédie dramatique vibrante ; ou encore ‘The Village Next to Paradise’ du Somalien Mo Harawe, portant à l’écran l’histoire d’une famille vivant dans le désert d’un pays en proie à de nombreux fléaux comme la guerre, la sécheresse, l’absence de perspectives, et qui pourtant a la manie de trouver le chemin de la résilience ; mais aussi dans la Section ‘Cannes Première’, le film du réalisateur marocain Nabil Ayouch, ‘Everybody loves Touda’, l’histoire d’une jeune chanteuse traditionnelle surfant sur les thèmes sociaux et politiques, éloignée de la pudeur et de la censure, mais encore ‘Le portrait d’Ernest Cole’ par le réalisateur Haïtien Raoul Peck (1940 – 1990), dans la Section ‘Séances Spéciales’, qui présente le premier photographe noir freelance sous le régime de l’apartheid d’Afrique du Sud.

Bassirou NIANG

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[Encadré]

Cannes 2024

Pour un humanisme debout

Dans un monde qui ‘nous glace le sang par endroits’, rien de mieux qu’un rendez-vous majeur entre cinéphiles, stimulant les débats, échanges, et faisant se rencontrer des cultures tout en vivant l’émerveillement à l’ouverture à soi et aux autres.

Le pouvoir salvateur du cinéma dans un monde qui traverse des douleurs, a été évoqué lors de l’ouverture de la 77eme édition du Festival de Cannes (14 – 25 mai), par la maîtresse de cérémonie, en l’occurrence Camille l’actrice française Camille Cottin. Comme pour inciter à la recherche de la délivrance, la vérité qu’elle livre est philosophique : ‘Quand on plonge dans l’obscurité, c’est pour y trouver la lumière’, dit-elle. Cela, quand tout tangue partout et devient source d’inquiétude, avec ‘des lignes de fractures profondes’ divisant les peuples, ‘dans un moment où là planète brûle, où notre intelligence collective pourrait devenir artificielle’. Le Festival de Cannes devient alors, selon elle, ‘une chance’. Un souhait de renouvellement des humanités ou de l’humanisme dans un temps festivalier durant lequel tout le monde ne parle pas forcément la même langue, et que pourtant l’on se comprend malgré tout. Le cinéma en devient une humanité partagée, et un prétexte de se souvenir que nous en sommes et en serons toujours les membres.

Ces mots ont été prononcés hier lors de la cérémonie d’ouverture de ce prestigieux rendez-vous du ghota cinématographique mondial venu des horizons géographiques aussi proches qu’éloignés. Et en présence des membres du Jury longs-métrages en compétition officielle pour la Palme d’or 2024, presidé par la réalisatrice americsine Greta Gerwig, composé d’Ebru Ceylan, Lily Gladstone, Eva Green, Nadine Labaki, Juan Antonio Bayona, Pierfrancesco Favino, Kore-eda Hirokazu et Omar Sy.

‘Chaque année, à Cannes, on vient prendre une photo de notre humanité, on vient faire le plein d’espoir… c’est infiniment beau’,  conclut Camille Cottin.

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