Ce poème est un cadeau pour nos grands frères et grandes sœurs nés après la fin de la 2ème Guerre Mondiale, qui ont maintenant la septantaine bien dépassée et qui sont la génération de Sénégalais la plus schizophrène.
Ousseynou Nar Gueye
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MA GÉNÉRATION DE 68TARDS
C’est pour TOI
Quand le Professeur Occultis essayait de déraciner et égarer les Baobabs ,
Et que Matar Khaly Mbaye veillait .
J’appartiens à cette génération qui, avec le Certificat d’études, pouvait écrire un roman
Cette génération dont la maitrise de la langue française était l’objectif forcené de ses administrations d’école
Ma génération a ingurgité l’Esprit et la Lettre de la langue et malgré les coups et le fameux Symbole qui les interdisaient , maitrisait et perpétue la beauté de ses Langues Mères
Nous qui recitions Molière et Hugo par coeur Alors que Serigne Mbaye Diakhaté les dépassait en nous
Ma génération a eu la Chance et l’honneur de se retrouver de grands pédagogiques esprits, de l’élémentaire au Supérieur, des Esprits issus de cette volonté de Rigueur et d’excellence , des Maîtres et Professeurs rompus aux Codes et Arcanes de la recherche – passion, des Cheikh Anta Diop, Iba Der Thiam, Cheikh Ba, Omar Kane, Mbaye Gueye , Pathe Diagne, Abdoulaye Batchily, Semou Pathe Gueye, Kasse, Boye, Arame Fall, Et, des Coopérants de Talents comme Jean Laplanche, Jean Leborgne, Marcel Leroux qui a créé l’École de Dakar de Climato avec la théorie des Alizés , limmense Paul Moral qui dessinait et écrivait à la main, ses cartes et Polycopiés de soutien et illustration , mieux que leurs machines perfectionnées , avec Ceux et Celles que tu connais plus près de toi ,
J’appartiens à cette génération d’étudiants qui, en un cycle de deux ans appelé DUEL ou DUES, ont appris les Fondamentaux et les Rudiments de la recherche et de l’enseignement de leur discipline
J’appartiens à la génération Culturelle de Senghor le Poete , et de ses compatriotes , du Front Culturel , qui ont réveillé les fibres nationales et nationalistes et l’âme des langues nationales que le colonisateur rangeait au rang de vernaculaires,
Ces Courages qui ont donné à leurs jeunes frères, l’envie insatiable de retrouver et de révéler leur culture
J,appartiens à la generation de Serigne Fallou et de Serigne Cheikh Fall Baayu Góor, de Mame Abdou et de son fils Al Maktoom, celle de Barkhama Niasse , de Mame Rane et de Baye Abdoulaye au verbe Laye Laye, de Saidou Nourou l’héritier de l’apôtre , Elhadj Ibou Sakho l’éloquence , Monseigneur » Yaa SELL » Thiandoum et Père Michel ,
la generatiin bercee par les prodiges de Baye Cheikh Ndaw alors quil yavait Baye Ginaar et Sekou à Colobane » où s’était renversée la bouteille d’huile de palme qui interdisait d’affronter le Mandiago »
tant de figures populaires de la Parole et de la Transmission ont versé dans nos jeunes mémoires , les goûts , les verbes et les Couleurs nôtres
Nous avons écouté Cherif Fall nous amener les Grands griots de cette grande Nation , broder la grande Histoire de notre peuple et de ses héros de Légende, sur les notes des derniers des grands Gawlo , Alioune Fall dirigeait alors la RTS
Nous avons admiré Alassane Ndiaye, Golbert Diagne, Balla Basse Diallo , Laye Diaw
Et les Divas que Radio Sénégal dans chaque foyer amenait,
Nous avons écouté les derniers Bardes, les derniers Conteurs du cru, Mame mon ami Mapenda Sarr
Génération Mame Gorgui Ndiaye l’enfant Chéri de Dakar, Robert Diouf, Doudou Baka Sarr, Fode Doussou Ba et Falaye
Yande Koddu et les 4 femmes dans le vent
Hommage à mon grand Cheikh Tidiane Tall
Sombel Faye et Lalo Keba
Penda Madam, Gallaye Ali Fall
Combien étés vous qui nous avez bercés de vos harmonies
Nous sommes presque les derniers à avoir vécu dans les grandes concessions ou tout se partage avec Grand mère et Grand père alors que les femmes ne rêvaient pas encore d’appartements égoïstes
Nous avons marqué combien de » Polo »
Nous avons dansé à combien de » Ndiago Bars »
Nous de la rue 67 x 62 qui hurlions nos joies quand Mbemba Dieme les terrassait à » Làmbi Joola » de Fass
J’appartiens à la génération Khardiata Bodiel, qui guérissait sorciers et mangeurs d’âmes
Generation Sanfoune et Thialang qui chantait » Demoo Baraasaa di xool »
J’appartiens à la génération des » petits Camps » , des soirées dansantes et » bals poussière » ou Labbah régnait dans les oreilles et dictait » Aminata » jusqu’au village
Quand les duels des équipes fanions animaient des petits déjeuners aux diners
La rivalité amicale des Ténors des courses automobiles, Goettel, Dumoulin, Daniel Thiaw , Daniel Andrade et l’âge d’or du Vélo
Père Ndiaye faisait du Faux lion un Vrai qui nous pourchassait dans les rues propres de Dakar ou le service d’hygiène faisait vraiment sa loi jusqu’au Canari des Chambres de nos mères , remplis par les HONDO du Fuuta et de la Mauritanie , dont l’un est devenu Milliardaire
Lecteurs de Zembla , Akim et Rodeo, que « salut les copains » nous faisait adorer les Stars d’Occident , nous, alors photocopieurs de modes d’ailleurs et d’idées de gauche pour frimer dans les grands places avec Marx et Gramsci
Nous qu’on nourrissait de beignets Coppati et de Pain thon, qui portions » Pattes d’éléphants » et chemises cintrées sur » Têtes de
Nègres » cirées à sueur
C’est nous mêmes qui nous sommes réveillés de dérapages et de perditions ratées et nous sommes réconciliés avec les nôtres
Et nous avons mis sur la table de chevet nos Paroles et Livres
Et je suis retourné m’abreuver à l’école de nos Grands Maîtres de Langues
Sëriñ Moor Kayre
Sëriñ Mbay Jaxate
Sëriŋ Samba Jaara Mbay
Sëriñ Aadi Ture
Seex Musaa Ka
Et la verve de Njaga Mbay
Yàlla may la’y loxo
Nga di ci lekk te feyoo ko dara ….
Chantait Baay Iba Jëmb à cette Kebemer de mon temps
Jogg léen waaj
waaj jot na …….
J’appartiens à ta génération
Babacar Mbaye Ndaak
rural urbain