Ousmane Sonko, le premier des membres du GOS a été honnête en indiquant hier à l’UCAD que gordjiguéne n’est pas un concept importé ou une pratique sournoisement introduite (bon, évitons de parler d’intromission sur le sujet..) par les Toubabs.
Ce qui est nommé dans une langue existe dans cette société. Le gordjiguénisme était accepté dans ce pays jusque dans les années 80 et même 90 et les homos hommes étaient des goorous mbotaay et les animateurs de nos cérémonies familiales surtout festives (mariages, baptêmes) et s’y occupaient aussi de la cuisson des mets. Une acceptation (plus qu’une tolérance donc) à une époque où les manuels de médecine psychiatrique du monde occidental classaient l’homosexualité comme une maladie mentale qu’il fallait soigner.
La haine généralisée et les appels publics au meurtre et à l’exhumation de cadavres désormais notés contre les gordjiguénes en cette époque post-Ben Laden : ce n’est pas un progrès, ni humain, ni humaniste, ni spirituel. C’est une djihadisation lente des esprits qui sourd ainsi.
Laissez les homos vivre en paix dans notre société sénégalaise, épargnez y de votre inquisition ceux qui ont la mine gay.
Les lois actuelles sur l’homosexualité au Sénégal sont un héritage direct du régime vichyssois honni et moisi de Pétain. N’ajoutez rien à ces lois mais gardons au moins le statu quo.
Pour ceux Sénégalais d’entre les homos qui voudraient se marier ou se bécoter dans la rue, ou encore adopter des enfants, que les ambassades des pays occidentaux qui le reconnaissent dans leurs législations et aussi l’Afrique du Sud sur notre continent, leur offrent l’asile. Ou encore le Cap-Vert, la Guinée Bissau, ou les Seychelles qui ont dépénalisé l’homosexualité.
Personne ne souhaite que son enfant devienne hmosexuel(le) en grandissant. Mais la grande abomination serait de le louer pour cela. Et le bannissement en Afrique subsaharienne est un meurtre social, quoique symbolique.
Les minorités, quand elles sont discriminées par les pratiques populaires et populistes, doivent au moins être protégées par la loi.
Le Sénégal n’est pas un pays de charia. Si c’était le cas, on y mettrait à mort des centaines de personnes, et très peu d’entre ces personnes pour cause de délit ou crime de la mine gay.
Ousseynou Nar Gueye
Fondateur-éditeur de Tract.sn