Tract-Sa sortie a remué le couteau dans la plaie encore béante. Invité de Maïmouna Ndour Faye hier sur 7TV, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a été interrogé sur l’affaire non encore élucidée de la disparition du militaire Fulbert Sambou et du gendarme Didier Badji dans des conditions troubles.
Dans sa réponse, l’ancien garde des Sceaux a souligné que l’affaire en question est couverte par la loi d’amnistie adoptée au forceps au mois de mars dernier et dont le texte indique : « La loi d’amnistie couvrira tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non. »
Une sortie qui a suscité moult réactions.
« Cette déclaration d’Ismaïla Madior Fall est d’une extrême gravité. Dire que la disparition de ces deux gendarmes est liée aux événements survenus entre 2021 et 2024, dont il était d’ailleurs un acteur majeur qualifié de faucon, renforce la conviction des Sénégalais sur ce dossier », fulmine Pape Alé Niang à ce propos.
Emboîtant le pas au directeur général de la RTS, l’ancienne Première ministre Aminata Touré n’y va pas avec le dos de la cuillère.
« Nous avons entendu avec effarement de la bouche de l’ancien garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall que l’affaire des gendarmes portés disparus Didier Badji et Fulbert Sambou serait couverte par la loi d’amnistie sur les événements politiques de 2021 et 2023 ! Ah bon ? Ismaïla Madior Fall est mis en demeure hic et nunc d’expliquer aux Sénégalais quel est le lien entre la disparition par noyade supposée des deux gendarmes et les événements politiques amnistiés. Voilà une raison de plus pour révoquer cette loi d’amnistie qui porte atteinte aux droits des victimes », lance-t-elle dans un post sur Facebook.
« Précision de ma pensée »
Ayant eu écho du tollé que ses propos ont suscité, Ismaïla Madior Fall « précise » la réponse qu’il a servie de manière « spontanée » et par « inadvertance ». « Précision de ma pensée au cours de l’émission ‘L’invité de MNF’ du 3 juillet 2024. Au cours de l’émission de mercredi soir avec Maïmouna Ndour Faye sur la #7TV, réagissant à une curieuse relance inattendue sur l’éventuelle intégration de ‘l’affaire Didier Badji et Fulbert Sambou’ dans le champ d’application de la loi d’amnistie, j’ai, spontanément et par inadvertance répondu par ‘en principe oui’ », confie-t-il.
Évoquant « un lapsus », il ajoute : « Je tiens à préciser que cette affaire n’a aucun rapport avec la loi d’amnistie. Ma réponse est tout simplement un lapsus dont je voudrais m’excuser auprès des téléspectateurs et de toutes personnes que ces propos auraient choqués. »