[REPORTAGE] 100 JOURS DU PRÉSIDENT DIOMAYE: Grand oral ‘com-vainquant’ de Serigne Ngoundou, craintes et attentes ‘chrono’ des Sénégalais 

TRACT – Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, après 100 jours à la tête de l’État, avait reçu vendredi dernier la presse nationale au Palais présidentiel où il leur a accordé un interview durant lequel plusieurs questions ont été traité.

 

Dans ses réponses, le Président de la République s’est prononcé sur le statut et le rôle que jouent son Premier ministre Ousmane Sonko qui fait couler beaucoup d’encre. Il avait également, entre autres, promis une renégociation des contrats pétroliers, un mouvement futur dans les rangs de la magistrature…

En ce sens, dans des échanges que Tract a eu avec des citoyens sénégalais, ces derniers se sont majoritairement exprimés sur les deux sujets mentionnés plus haut.

Pour Adama Diallo, le Président Diomaye nourrit un complexe d’infériorité devant son Premier ministre Ousmane Sonko qui selon lui, joue le rôle de Chef d’État:

“ Nous citoyens avons Bassirou Diomaye Faye comme Président de la République, mais ce dernier, considère lui, Ousmane Sonko comme le Chef de l’État”

“J’ai effectivement suivi l’intégralité de la rencontre entre le Président de la République Bassirou Diomaye Faye et la presse nationale comme bon nombre de sénégalais. Mais vraiment, il faut qu’on se dise la vérité, nous citoyens avons Bassirou Diomaye Faye comme Président de la République, mais ce dernier, considère lui, Ousmane Sonko comme le Chef de l’État. Je ne suis pas certainement le seul qui a vu que le Président Diomaye a le complexe de Sonko de par la façon dont il parle de lui et dont il lui laisse faire et ça, les actes du Premier ministre le démontre. C’est lui qui reçoit les ambassadeurs des autres pays, c’est lui qui reçois les hommes d’affaires, c’est lui qui décident même des dossiers à traiter et desquels mettre en attente. Je ne suis pas assez vieux pour avoir vécu depuis le temps de Senghor mais je sais qu’aucun gouvernement du Sénégal n’a jamais fonctionné de cette façon. J’ai bien peur qu’à ce rythme où nous avons deux Présidents, nous allons droit vers le K.O et qu’il y aura tôt ou tard un conflit d’intérêts politiques entre eux. Le Président Diomaye doit prendre ses responsabilités et les assumer, il n’est pas élu pour laisser quelqu’un d’autre faire son travail”, a-t-il estimé.

Sur le Même sujet, Emmanuel Manga lui, voit les choses différemment:

“Il a fait des promesses et celle qui m’intéresse le plus est la renégociation des contrats pétroliers…Nous espérons qu’après ces négociations le gouvernement nous présentera des contrats gagnant-gagnant d’une façon transparente”

“J’ai vu un Diomaye très rassurant, confiant et à l’aise contrairement à ce qu’on voyait lors de ses premières sorties et ça c’est un bon signe, ça montre qu’il commence à bien porter le ‘costume’ de Président de la République. Sur le fond de cet entretien, il a fait des promesses et celle qui m’intéresse le plus est la renégociation des contrats pétroliers mais aussi sur ceux de toutes les ressources naturelles que disposent le sous-sol du Sénégal. Nous espérons qu’après ces négociations le gouvernement nous présentera des contrats gagnant-gagnant d’une façon transparente. Et vu leur façon de faire depuis leur élection, je reste confiant que les choses vont changer. Malheureusement, je vois qu’il y a certains qui n’ont même pas pu avoir le nombre de parrains demandé pour être candidat à la récente élection présidentielle, réunir à chaque fois la presse pour tirer sur Diomaye et particulièrement sur Sonko après chaque sortie de ces derniers. Mais ils doivent savoir qu’ils se montrent ridicules parce qu’ils ne parlent que pour parler, que pour montrer qu’ils existent et pour être leader de l’opposition sans même être allés à l’élection présidentielle”, a argumenté M. Manga.

Comme pour répondre aux détracteurs du duo Diomaye-Sonko, Lamine Badiane dixit:

“Il est vraiment trop tôt pour parler de bilan au bout de 100 jours pour quelqu’un qu’on a élu pour 1825…Si j’étais politicien, j’allais savoir que c’est pas le moment de s’opposer à moins qu’ils veulent manifester leur frustration de ne pas être ministres ou directeurs généraux”

“J’étais agréablement surpris de voir que le Président Diomaye s’exprime mieux que Sonko. Il est posé, imperturbable, cohérent et éloquent. Même si on ne le soutient pas politiquement, il faut quand-même lui accepter ça. Maintenant pour son bilan de 100 jours, je pense qu’il l’a fait pour respecter une tradition républicaine et pour faire preuve de transparence mais il est vraiment trop tôt pour parler de bilan au bout de 100 jours pour quelqu’un qu’on a élu pour 1825 jours, soyons raisonnables et ne nous laissons pas manipuler par ces nouveaux opposants. J’ai même entendu certains politiciens, désespérés de voir qu’ils ne peuvent pas mettre en mal le Président de la République avec son Premier ministre, tenter de frustrer la presse en disant que le Président Diomaye n’a pas fait face à la presse mais plutôt à une partie de la presse. Vous voyez à quel point c’est ridicule de vouloir se faire remarquer ? Est-ce qu’il est possible de convoquer plus de 100 journalistes au Palais, radios, télés, presse écrite et presse en ligne réunis et donner à chacun la possibilité de poser des questions ? Si j’étais politicien, j’allais savoir que c’est pas le moment de s’opposer alors que rien n’est encore fait, à moins qu’ils veulent manifester leur frustration de ne pas être ministres ou directeurs généraux. Ils seront longtemps frustrés et il est temps qu’ils comprennent que ce pays n’est pas un gâteau à se partager mais plutôt un champ où chacun doit jouer son rôle”, a-t-il lancé à l’endroit de Bougane Gueye et de Thierno Bocoum qu’il a cité nommément.

Hadj Ludovic