À un mois des 80 ans du massacre, hommage en France au Camp de Thiaroye. Que prévoit l’État sénégalais?

TRACT.SN – Il y a 80 ans, le drame de Thiaroye au Sénégal marquait l’histoire. Dans le camp militaire de la ville, des tirailleurs tout juste rentrés de France, qui demandaient le versement de leurs soldes de guerre, étaient tués par l’armée française, accusés par la France de rébellion. Cette histoire tragique a débuté dans la ville de Morlaix, en Bretagne, d’où sont partis les tirailleurs. La ville a officiellement rendu hommage pour la première fois à ces hommes, lors d’une cérémonie vendredi 1ᵉʳ novembre au matin.

Sonnerie aux morts, minute de silence, et une émotion intense dans ce square de la résistance, décrit notre envoyé spécial, Guillaume Thibault. Un lieu symbolique choisi pour cette cérémonie où le maire de Morlaix Jean-Paul Vermot a rendu hommage aux 2 000 tirailleurs sénégalais, accueillis à Morlaix durant dix jours et partis de la ville en bateau pour rejoindre Dakar, le 5 novembre 1944.

« Oui, les soldats africains sont venus nous libérer. Je crois que nous devons faire la lumière sur l’ensemble des drames qui ont émaillé notre histoire commune et nous projeter également dans un avenir qui doit être commun », a-t-il déclaré.

Reconnaître la vérité sur ce drame

Le maire de Thiaroye, Mbaye Sene, n’a pas pu se rendre à la cérémonie pour cause de santé. C’est Bachir Sy, le directeur du festival Thiaroye 44, qui a été désigné pour le représenter et pour lire son discours. Un discours de remerciements et un appel pour que la vérité sur le drame de Thiaroye soit enfin connue.

« Nous voulons entre autres que le nombre de martyrs puisse être élucidé. Nous espérons que des fouilles archéologiques soient menées pour connaître l’endroit exact d’inhumation de ces tirailleurs sénégalais », a rapporté Bachir Sy.

Parmi les membres du groupe qui travaille sur la mémoire et l’écriture de l’histoire de ce drame, il y a Dieynaba Sarr. Cette professeure de français au lycée de Thiaroye était présente à la cérémonie.

“On a l’espoir qu’on ira vers la reconnaissance de cette Histoire, pour leur donner les honneurs qu’ils méritent”.

Dieynaba Sarr, professeure de français au lycée de Thiaroye, au Sénégal

Dès leur arrivée à Morlaix le 26 octobre 1944, les 2 000 tirailleurs sénégalais ont exigé le paiement de leurs soldes de guerre. Solde qui n’a jamais été totalement réglé et qui est à l’origine du drame de Thiaroye. Avec cet hommage, qui s’est clôturé avec les hymnes français et sénégalais, la ville de Morlaix répond à l’appel de l’histoire.

En revanche, pour Karfa Diallo, fils d’ancien combattant et fondateur du mouvement Mémoires&Partages, il faut aller plus loin. Il demande, au micro de notre journaliste Welly Diallo, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et des excuses formelles de la part de la France.

“Il y a encore beaucoup de points d’ombres, notamment sur le nombre de tirailleurs victimes”, dit Karfa Diallo, fils d’ancien combattant et fondateur du mouvement.

À un mois du 80ème anniversaire de « Thiaroye » qui eut lieu le 1er décembre 1944, Tract.sn pose la question : que prévoit comme comme commerations fortes, symboliques et marquantes le GOS, Gouvernement Ousmane Sonko? Rien à notre connaissance. A moins de bricoler quelque chose au dernier moment, comme nous y a habitué le PM Ouvrier Spécialisé.

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