TRACT – « Saint-Louis du Sénégal était le centre de l’élégance et du bon goût sénégalais », disait l’écrivain Ousmane Socé Diop disait dans son roman « Karim ». Loin sans faux puisque l’artiste peintre Anta Germaine Gaye l’a matérialisé dans son exposition. Ceci dans le cadre de la 15e édition du Dak’Art, la reine de la peinture sous-verre a presenté une exposition hommage à l’ex palais de justice du Cap Manuel, à Dakar, où elle exalte l’élégance des femmes de Saint-Louis, sa ville natale. Dans les tableaux accrochés au niveau des cimaises, elle a pu reconstituer certains espaces familiaux ornés de tableaux sous-verre communément appelés en wolof « suweer ».
Dans cette exposition, cette dame joviale, maraiine de cette Biennale, avec son sourire ravageur toujours au bout des lèvres, qui est s marque de fabrique reconstitue à l’identique les intérieurs du début du siècle, ces chambres des femmes où l’on retrouve tous les anciens instruments. On peut en citer parmi les objets, de la machine à pédale pour coudre, celle à moudre le café, l’ancien vintage radio en bois, ou encore le fer à repasser, entre autres.
On y retrouve également le casque colonial sur le porte-manteau, le « wakhandé » (malle en fer servant d’armoire), les porcelaines, le gramophone pour distiller de la bonne musique, l’encensoir, le tapis de sol carreaux, les portraits de la famille et des marabouts accrochés sur le mur. « Le verre, c’est quelque chose de précieux, on ne s’en défait pas », laisse-t-elle entendre, la professeure d’éducation artistique à la retraite. Ce qui fera dire d’ailleurs le commissaire d’exposition
Alioune Badiane que l’élégance est toujours au rendez-vous dans ses œuvres. En effet, elle le lieu en une véritable maison à l’ancienne de « Ndar » (Saint-Louis), avec à l’arrière une grande cour de repos sous l’arbre, met en exergue à travers différentes pièces, ses toiles de couleurs vives ou de portraits de femmes élégantes à son image.
Adama Aidara Kanté