TRACT – Formé en wolof à partir du verbe « bok » (partager), le terme « mbokk » signifie, selon Massamba Guèye, docteur ès-Lettres, spécialiste de la littérature orale, la parenté. La parenté dans le sens où il faut tout partager, les moments de paix tout comme les peines et douleurs. Ce partage doit être aussi intérieur, ajoute-t-il. « Les Wolofs ont l’habitude de dire : « ay mbokk, bougnou bokul dotu niou ay mbokk », (des parents qui ne partagent pas ne méritent pas d’être appelés parents). Ce partage là doit être à trois niveaux : partager ce qu’on sait, partager ce qu’on a et partager la nostalgie », indique M. Guèye.
Le vrai « mbokk » aussi réagit toujours quand un des siens est touché. C’est d’ailleurs ce qui fait dire aux Wolofs « guénou golo guduna wayé lothia lal borom yek ko » (littéralement : la queue du singe est longue, mais si vous en touchez le bout, il le sent). Ceci pour dire que quand on touche à un membre de la famille, même éloigné, les autres se déplacent pour réagir. Aussi, lorsqu’on dit « diw sama mbokk la », cela veut dire que nous avons soit la même lignée sanguine qu’on appelle en wolof « guénio », soit nous avons la même lignée maternelle. Les Wolofs parlent aussi de « mbokk » en ce qui concerne le bon voisinage.
« Par exemple, quand le wolof dit ‘dekeundo bou yagg dey indi mbokk’ », cela veut dire qu’à force de vivre en harmonie avec ses voisins, on finit par être des parents. « Dans ce sens, la parenté se traduit en quelque sorte par la proximité », explique Massamba Guèye.