TRACT – Les résultats officiels des élections législatives du 17 novembre 2024 pour le département de Saint-Louis ont été proclamés le mardi 19 novembre, deux jours après les votes, par le Tribunal de Grande Instance.
À l’issue du scrutin, quatre grandes coalitions politiques se sont distinguées : PASTEF s’impose largement avec 54.250 voix, suivi de Takku Wallu (19.809 voix), Diam Ak Ndiarign (3.058 voix) et Sam Sa Kaddu (1.916 voix).
Cette répartition illustre à la fois une polarisation des électeurs et un paysage politique marqué par de profondes mutations dans ce bastion historique du nord du Sénégal.
Une victoire éclatante pour PASTEF
Avec plus de 54.000 voix, PASTEF confirme sa position dominante dans le département de Saint-Louis. Ce résultat, qui représente environ 63 % des suffrages exprimés, témoigne d’une adhésion massive des populations locales au discours de ce parti.
Plusieurs facteurs expliquent cette large victoire. D’abord, une implantation solide: PASTEF a su bâtir des réseaux locaux puissants, s’appuyant sur des militants de terrain et une organisation rigoureuse.
Ensuite, une dynamique nationale: Le parti bénéficie de la vague de popularité de son leader, considéré par beaucoup comme porteur d’un changement radical pour le Sénégal.
Et enfin, des thématiques mobilisatrices : Les propositions du parti en matière de justice sociale, de gouvernance et de lutte contre la corruption semblent particulièrement résonner avec les préoccupations des électeurs de Saint-Louis.
Takku Wallu : un bastion en recul
Deuxième force politique du département, Takku Wallu enregistre 19 809 voix, soit environ 23 % des suffrages. Bien que la coalition conserve une certaine base électorale, ce score reflète un recul par rapport aux précédentes élections. La campagne, marquée par des dissensions internes et un manque de dynamisme, a vraisemblablement contribué à affaiblir cette coalition.
Le score de Takku Wallu démontre toutefois que cette coalition garde une influence notable parmi les électeurs conservateurs, notamment dans les zones rurales où elle a su capitaliser sur des réseaux traditionnels et un discours centré sur la stabilité.
Diam Ak Ndiarign et Sam Sa Kaddu : des alternatives marginales
Les coalitions Diam Ak Ndiarign et Sam Sa Kaddu peinent à se faire une place dans un environnement fortement polarisé.
Avec respectivement 3.058 voix (3,6 %) et 1.916 voix (2,2 %), ces formations témoignent de la difficulté des « petits partis » à capter l’attention des électeurs face aux mastodontes politiques.
Ces résultats posent néanmoins des questions sur la capacité des partis formant ces coalitions à s’inscrire durablement dans le jeu politique local. Faute de moyens et d’un ancrage territorial suffisant, ils risquent de rester dans l’ombre des grandes coalitions.
Une participation à décrypter
Au-delà des scores, le taux de participation à Saint-Louis reste un élément crucial pour analyser ce scrutin.
Si les données exactes ne sont pas encore disponibles, les premières tendances suggèrent une mobilisation modérée, reflétant un certain désenchantement parmi les électeurs.
Cette situation pourrait s’expliquer par une méfiance généralisée envers la classe politique, un manque de clarté des programmes proposés par certains partis et des enjeux locaux éclipsés par les préoccupations nationales.
Enjeux et perspectives pour Saint-Louis
Ces résultats redessinent le paysage politique de Saint-Louis, confirmant la montée en puissance de PASTEF tout en accentuant le déclin relatif des partis traditionnels constituants les coalitions comme Takku Wallu et Sam Sa Kaddu. Ils reflètent également les aspirations d’un électorat avide de changements structurels dans un contexte économique et social marqué par des défis majeurs : chômage des jeunes, accès à l’éducation, et résilience face aux changements climatiques.
Pour les autres formations, ces législatives doivent être un moment de remise en question. Une stratégie plus inclusive et une meilleure proximité avec les préoccupations des citoyens seront essentielles pour regagner la confiance des électeurs.
En somme, on peut retenir qu’à Saint-Louis, l’élection législative du 17 novembre 2024 consacre la domination de PASTEF, désormais acteur incontournable du jeu politique local. Ce scrutin, riche en enseignements, souligne également les défis d’une démocratie sénégalaise en pleine transition.
Les résultats laissent entrevoir un débat politique renouvelé et des attentes croissantes pour des solutions concrètes à l’échelle locale et nationale.
Les élus issus de cette consultation auront désormais la lourde tâche de répondre aux aspirations des populations.
Hadj Ludovic