Tract-À l’origine, le nom ceddo, signifie « le fort » ou « le nanti » en peul, était utilisé par les Peuls pour désigner l’homme de teint noir parlant une autre langue que le peul (pulaar), comme le wolof, le sérère ou le soninké.
Au royaume du Cayor, le ceddo est un soldat proche du pouvoir politique tandis qu’auTekrour, ceddo désigne un Wolof « de race pure », en référence à la noirceur d’ébène de sa peau . Les ‘ceddos’ étaient connus pour leur fierté et leur intrépidité, ils n’avaient nulle peur de la mort. Belliqueux, ils intervenaient dans la plupart des conflits. Le sens du mot peut toutefois varier selon le contexte.
Longtemps réfractaires aux tentatives d’islamisation, de christianisation, et de colonisation, ces cavaliers rebelles constituent alors une forme d’aristocratie rurale. Collecteurs d’impôts en temps de paix, ils se livrent aussi à toutes sortes d’exactions selon leurs détracteurs. Les colons européens portaient une aversion profonde envers les ‘ceddos’car ceux-ci ont été les pionniers de la lutte contre la colonisation. Les ceddos étaient surtout présents dans le Cayor, le Ndiambour, le Djolof, le Waalo, leBaol, Fouta-Toro, le Sine et le Saloum. Ils portaient les cheveux tressés parfois agrémentés d’ornements en or, ou des dreadlocks, sur leurs vêtements toutes sortes d’amulettes, et de bijoux. Ils avaient les oreilles percées en signe de noblesse et de refus de la conversion musulmane dans la société wolof. La plupart était d’origine wolof, mais les ceddos étaient aussi souvent Peuls,Sérères, Mandingues ou Maures. Ils étaient réputés pour leur force et leur cruauté à la guerre, comme pendant les razzias. On peut citer parmi les célèbres ceddos, Demba War Sall, qui était le Farba Kaba, chef des ‘ceddos’ de Lat Dior, qui s’est finalement dressé contre Lat Dior, lorsque celui-ci est devenu musulman. Les Ceddos luttèrent aussi bien contre l’avancée de l’impérialisme arabo-musulman.
Les ‘ceddos’ étaient très attachés aux valeurs et à la spiritualité traditionnelle. Le mot ceddo désigne aussi la tradition d’origine des Wolofs. Durant le xixe siècle, on assiste à une véritable insurrection de cette classe guerrière, à la suite du bouleversement de la société, marquée profondément par la traite atlantique et l’avancée des colons européens. Au temps de la pénétration des colons français, les ceddos devinrent de grands résistants, s’organisant, pratiquant la guérilla, ils étaient les gardiens de la tradition ceddo. Pour eux, l’honneur était la plus importante des valeurs, ils n’avaient nulle peur de la mort et c’était une honte pour un ceddo d’aller à la guerre avec son ami ou son frère et de revenir sans lui : il préférait se faire tuer ou se suicider sur place plutôt que d’être accusé de fuite devant l’ennemi. En tout cas, à tort ou à raison ceddo est souvent synonyme de mécréant prolongé, ou d’homme peu enclin à la piété, et également rejette toutes les religions abrahamiques ceddo a jadis amplement joué le rôle du soldat de métier, combattant soit pour son propre compte, soit à titre de mercenaire du premier pouvoir venu. chez le ceddo de qualité. Sans compter qu’à l’occasion des soirées de divertissement public où les chanteurs rivalisent de talent, la conduite du ceddo peut dérouter par son héroïsme: à l’audition du gumbala. Souvent avant la mort d’un ceedo, il appelle ses griots pour les faire chanter et glorifier les lignages de ses ancêtres cela a été fait pour encourager le départ de l’âme sans ressentir la moindre douleur de la mort.