[FOCUS] Le déficit budgétaire, c’est lorsque les dépenses de l’Etat sont supérieures à ses ressources (recettes)- (Par Karim CAMARA)

Tract – Par exemple, la loi de finance rectificative (LFR) 2025 prévoit des recettes budgétaires de 4.668,9 milliards et des dépenses de 6.364,8 milliards, soit une différence de 1.695 milliards qu’on appelle déficit. 

 

Ce déficit sera financé par des emprunts. C’est un procédé légal et banal utilisé par tous les pays du monde, du plus riche au plus pauvre.

La dette publique (stock) peut être considérée comme l’accumulation des déficits (flux) sur plusieurs années. En langage simple, un déficit de 300 milliards en 2020 + un déficit de 600 milliards en 2021 donnent une dette de 900 milliards à payer à l’échéance qui peut être en 2027 et 2028.

Toutefois ce déficit ne peut dépasser 3% du PIB, selon les normes communautaires.

Le PIB prévu en 2025 étant de 21.690 milliards, le déficit du Sénégal devrait être de 650,70 milliards si on se conforme au taux de 3%. Toutefois, le gouvernement a décidé de creuser ce déficit à 1.695 milliards soit un taux de 7,82%.

Pourquoi ce choix ? En vérité, il ne s’agit pas d’un choix mais d’une contrainte léguée par le «Makylleur et les resquilleurs» du régime sortant.
En effet, « le déficit calculé et annoncé au FMI (par le régime de Maky SALL) est très loin de sa valeur réelle», d’après la Cour des comptes. Les lignes qui suivent l’expliquent :

Dans l’audit de la situation des finances publiques – Gestion 2019 au 31 mars 2024, la Cour des comptes nous révèle les véritables chiffres du déficit :

▪︎9,85% en 2019 ;
▪︎9,17% en 2020 ;
▪︎11,47% en 2021 ;
▪︎12,65% en 2022 ;
▪︎12,30% en 2023.

Or, sous le Pr Maky SALL les déficits déclarés étaient respectivement 3,92%, 6,40%, 6,32%, 6,08% et 4,90%. Un véritable fossé pour ne pas dire du brigandage assumé.

Ainsi donc, le déficit prévu par la première loi de finance (il s’agit de la loi de finance rectificative du 31 décembre 2024) voté sous l’ère du Pr Bassirou D. D. FAYE ne pouvait subitement passé de 12,30% (2023) révélé par la Cour pour s’abaisser au taux communautaire de 3%. Il a été prévu à 11,60% par le gouvernement du PM O. SONKO alors même que la loi de finance initiale de 2024 votée sous Maky SALL l’avait annoncé à 3,9% (encore lui).

Avec la LFR 2025, le gouvernement a décidé d’abaisser le deficit à 7,82%. Ce qui permettra, à terme, d’atteindre progressivement le taux de 3% autorisé par les normes communautaires (on peut epiloguer sur la faiblesse du seuil pour des pays pauvres où le besoin de financement est abyssal).

Lorsque le député Thierno A. SALL indique que le gouvernement s’est endetté à hauteur de 10.207 milliards en deux ans, il a tout faux et il le sait. Dans son calcul mental digne d’un élève du primaire, il cumule la couverture du besoin de financement global de la LFR 2025 soit 5.715.5 milliards et celui de la LFR 2014 soit 4.491,4 milliards.

Oui, ce besoin c’est de l’endettement. Mais pour faire quoi avec ? Souli bouki – soul bouki wala léb ngir fay bor… bor bi fi tapalèkate yi bayi tè lou bari dagnou ko neube.

Pour 2025, ce besoin est principalement constitué par l’amortissement (remboursement) de la dette (3.384 milliards), le financement du déficit (1.695 milliards) et des arriérés sur ressources intérieures et extérieures (500 milliards).

On voit nettement que le nouveau gouvernement ne fait que rembourser voire payer des dettes laisser par ses prédécesseurs, excepté le montant de 1.695 milliards qui relève d’un endettement réel du gouvernement SONKO. Pire ce remboursement de la dette n’est constitué que du principal. Il ne prend pas en compte le paiement des intérêts qui dépassent 1000 milliards.

Le député SALL devrait avoir l’honnêteté morale de dire cette simple vérité au lieu d’annoncer me chiffre farfelu de plus de 10.000 milliards que Diomaye & Sonko auraient emprunté en deux ans.

Le gouvernement est entrain de faire des efforts énormes pour assainir nos finances publiques mis à mal par des voyous financiers. Du banditisme de grand chemin orchestré par l’ancien Pr Maky SALL, ses ministres des finances, certains ministres et certains hauts fonctionnaires.

Il faut les traiter à la mesure de leur audace. Certains actes doivent être criminalisés en ce qu’ils impactent négativement et durablement nos économies et la vie des populations plus que les vols et agressions des petits bandits.

Karim camara
Inspecteur des impôts et domaines

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