Tract – Le besoin de financement de la LFR est de 5715 milliards. Il est composé du déficit budgétaire de 1695 milliards de FCFA, de l’amortissement de la dette de l’administration centrale de 3384 milliards de FCFA et l’apurement des arriérés de paiement intérieurs et extérieurs de 500 milliards de FCFA. L’amortissement de la dette qui se situe à 3384 milliards, soit 60% du besoin de besoin de financement (5715 milliards de FCFA).
L’amortissement n’est pas un flux générateur de dette. Il s’agit de payer la dette qui arrive à terme en 2025. Le flux générateur de dette reste le déficit budgétaire. Il est essentiel de savoir ce qu’est un flux de dette et ce qu’il ne l’est pas.
Si quelqu’un assimile le besoin de financement brut de l’Etat a de la dette, c’est par ce qu’il ne comprend rien des finances publiques. Il ne sait pas ce qu’est un flux générateur de dette.
La dette nouvelle de l’administration centrale du nouveau régime est le déficit budgétaire de 2024 et celui de 2025. A la lumière des conclusions du rapport de la cour des comptes, ces nouvelles autorités ne peuvent pas faire des dépenses extra-budgétaires.
Pourquoi le remboursement de la dette (extérieure et intérieure) est ressorti à 3384 milliards dans la LFR contre 2923 dans la LFI. Il faudra se référer au rapport de la Cour des comptes.
Dans le rapport de la Cour des Comptes, la dette de l’administration centrale est ressortie à 99,7% du PIB contre 73% du PIB avant rapport d’audit, soit une hausse de 27 points du PIB (environ 5000 milliards de FCFA).
Cet écart de 27 points de PIB n’était pas retracé dans la dette officielle. Par conséquent, son intégration implique une révision à la hausse de l’amortissement de la dette (extérieure et intérieure) et des intérêts à payer. Le rapport de la Cour des Comptes a bien explicité les sources de la dette non retracée dans la dette officielle. Il s’agit de la dette bancaire directe (dépenses extra-budgétaires) et des emprunts projets au-delà de l’autorisation parlementaire dans les lois de finances. Par exemple, dans la LFR, l’Etat doit rembourser au titre de la dette bancaire un montant de 821 milliards. C’est l’audit de la Cour des Comptes qui oblige l’Etat a intégré ce remboursement dans la dette officielle.
Concernant, l’apurement des arriérés de paiement, la Direction Générale du Budget est très explicite dans son rapport d’exécution budgétaire du quatrième trimestre. Il faut noter que ces arriérés cumulés sur plusieurs années ne sont pas pris en charge par le Trésor public car n’ayant pas de couvertures budgétaires. L’Etat a décidé d’apurer les arriérés de paiement de plusieurs années, afin de liquéfier l’activité économique. C’est une excellente mesure de l’Etat d’éponger les arriérés.
Le nouveau régime s’est bien inscrit dans une trajectoire de faire baisser la dette en pourcentage du PIB sur le moyen et long terme. Le déficit budgétaire est passé de 11,6% dans la LFR 2024 à 7,8% du PIB dans la LFR-2025, soit une baisse de 3,8% du PIB. Le flux générateur de dette est le déficit budgétaire, et les nouvelles ont bien réduit le flux générateur dette dans la LFR-2025. Cette dynamique de réduction de déficit budgétaire se poursuivra.
Mady Cissé