Non à la manipulation du gouvernement, de l’opposition, du FMI… et de certains médias internationaux
« Une chose n’a pas besoin d’être vraie tant que les gens y croient. »
Cette maxime illustre parfaitement le traitement de la dette publique sénégalaise en 2024.
Tract – ‘Le chiffre brut est connu : le stock de la dette publique est estimé à environ 23 273.4 milliards de FCFA. Ce chiffre en lui-même ne suffit pas à caractériser une crise. Ce qui est instrumentalisé, c’est le ratio dette/PIB, présenté comme “explosif” par certains analystes. Or, cette interprétation est fondamentalement erronée pour une raison simple : le PIB 2024 post-rebasing n’est toujours pas officiellement publié.
Un ratio dette/PIB sans base de PIB actualisée = manipulation
Le rebasing (recalcul statistique du PIB pour intégrer les nouvelles réalités économiques) modifie fortement la taille de l’économie. Le dernier exercice de ce type, en 2014, avait entraîné une hausse du PIB de plus de 30%. Il est donc probable que le ratio dette/PIB de 2024 soit artificiellement gonflé, car basé sur un ancien PIB, sous-évalué. Toute analyse sérieuse devrait attendre la publication du nouveau PIB pour évaluer la soutenabilité de la dette.
Barclays, Bloomberg, RFI : quand l’international amplifie la désinformation
Certaines publications récentes notamment celle de Barclays, reprise sans recul critique par Bloomberg, puis par des médias généralistes comme RFI évoquent un ratio dette/PIB de 119 %, sans indiquer les hypothèses ou la méthodologie utilisée. Aucune de ces sources ne précise que le Sénégal est en pleine révision statistique de son PIB.
Résultat : une crise de confiance sur les marchés, non fondée sur les fondamentaux économiques, mais sur un défaut d’information ou une volonté de manipulation.
⚠️ Gouvernement, opposition, FMI : chacun joue sa partition politique
• Le gouvernement s’efforce de minimiser les risques en insistant sur la viabilité de la dette sans publier de données actualisées.
• L’opposition utilise les chiffres pour agiter l’idée d’une faillite économique imminente, sans faire preuve de rigueur analytique.
• Le FMI, quant à lui, joue un double jeu : rassurant en interne, alarmiste dans certains rapports, selon les objectifs géopolitiques du moment.
✅ Ce qu’il faut exiger :
1. La publication immédiate du nouveau PIB post-rebasing par l’ANSD.
2. Une clarification officielle sur la méthodologie utilisée par Barclays et Bloomberg.
3. Une relecture critique des narratifs médiatiques locaux et internationaux.
La dette du Sénégal est une réalité. Mais ce qui est toxique, c’est la manière dont elle est racontée. Une dette mal expliquée peut tuer plus sûrement qu’une dette mal contractée.
Dr Seydou Bocoum