Tract – Nous ne cesserons de nous répéter, nous dicter les mêmes leçons, nous répéter depuis l’an… 2000 date de la légendaire première Alternance avec Me Abdoulaye Wade qui balaya par des élections le tenace parti au pouvoir – le Parti socialiste (Ps) de Léopold Senghor et d’Abdou Diouf. Depuis lors, les élections sont encore restées urnes à problèmes, plutôt politiciens et électeurs sont ‘problématiques’ avant chaque élection. Alors, le hic réside dans les postures de chacun d’entre nous. En replongeant dans la lecture de nos écrits de plus d’une décennie que nous renouvelons ici, nous constatons que rien n’a presque changé dans nos comportements à ‘Sunu gallé’.
L’on a pensé que depuis cette prise de conscience populaire qui a mis au pouvoir Me Wade l’opposant de ‘tous le temps’ à Sunugaal que les élections n’avaient plus besoin de convoquer violence pour désigner un président. Cherchez l’erreur ! Entre Macky Sall et Abdoulaye Wade son prédécesseur et ensuite son successeur Bassirou Dimaye Faye, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, du sang a dégoutté abondamment sous les autoponts, des vies et carrières détruites, des citoyens au cachot.
Alors, après le dialogue national initié par les nouvelles autorités comme pour répondre aux exigences d’un calendrier déjà établi, mais surtout en ce début d’hivernage où l’on prie beaucoup pour ‘attùm naatangé’, il faut prendre le temps de se regarder dans la glace des éclairs du ciel, de se desquamer dans le grondement des tonnerres en se laissant bénir par les eaux de pluie qui n’arrêtent pas de nous laver de nos péchés. C’est le temps de nous assainir.
Car, quelques années après les scénarii d’affrontements qui se sont déroulés dans Sunugaal, entre ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir et ceux qui l’ont perdu hier, nous avons remarqué que les tensions sont toujours présentes, mais plus soutenues. On parlerait de chasse aux sorcières…
Toujours est-il que nos vœux les plus ardents sont de voir le pays fonctionner comme l’ont souhaité Serigne Touba, Maodo Malick, Mame Limamoulaye, Baye Niass… et non une nation qui s’érige dans la désinformation, la délation, la contestation, la froideur, la fuite en avant etc.
Alors, pour construire notre pays, il faut la participation de tous. A tous les niveaux. Des gouvernants aux gouvernés, des électeurs aux élus. Parce qu’avant de changer nos comportements collectifs, il faut d’abord que nos élans individuels métamorphosent positivement. Chaque individu doit prendre ce symbole qu’est la liberté d’expression, non pour noyer un adversaire dans une mare baveuse de salives, mais pour sauver l’autre, le citoyen. Parce qu’il ne faut pas oublier, chacun d’entre nous est le reflet de son vis-à-vis qui lui permet, par conséquent, de s’améliorer, de s’élever ou de ne pas tomber dans les mêmes erreurs qu’il a commises par le passé. Alors, on doit se libérer de nos émotions égocentriques. C’est cela la leçon à retenir. Il est vrai que quand on vous confit une parcelle de pouvoir, – parce que le Pouvoir est de Dieu, ne l’oublions pas ; surtout pas – on doit se donner toutes les chances pour le faire fonctionner à bon escient. Face à ce désordre qui semble habiter notre pays, il faut lui appliquer, c’est le lieu de le révéler, une grande pression pour ne pas dire une certaine répression pour donner à l’Etat toute sa Puissance, lui rendre tout son Respect. Pour que règnent l’engagement et la responsabilité.
Mais alors, il faudra l’apposer avec la juste mesure. Parce que nous ne voudrions pas terminer dans une jungle où règne la loi du plus fort. Nous ne voudrions pas nous embrouiller dans un système de délation en nous amusant avec cette phrase de Lafontaine : « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère… Ou quelqu’un des tiens ». Parce que la loi du plus fort n’est pas toujours la meilleure. Surtout à Sunugaal, depuis ces fameuses années 2000, 2012, 2024… Et, il y a toujours des témoins pour se rappeler de l’incurie des uns. Et des autres aussi.
Par Cheikh Tidiane COLY Al Makhtoum