
L’Ordre des Avocats du Sénégal a vivement réagi, dans un communiqué daté du 30 octobre 2025, à l’interpellation controversée de Me El Hadji Amadou Sall survenue le 28 octobre dernier. L’avocat au Barreau du Sénégal « a été empêché d’exercer son office par des éléments de la brigade de gendarmerie de Ouakam, où il s’était présenté pour assister un client qui venait d’être interpellé et d’y être conduit », précise le texte signé par le Bâtonnier, Me Mbaye Sène.
Selon l’Ordre des Avocats, le père de l’avocat, « ces éléments des forces de défense et de sécurité lui ont exigé de subir un test d’alcoolémie pour pouvoir s’entretenir avec son client et exercer sa mission ». Une exigence que le Conseil qualifie de transgression flagrante des principes fondamentaux du droit.
Le communiqué rappelle avec force que « la défense est un droit absolu dans tous les états et à tous les degrés de la procédure », citant l’article 9 de la Constitution du Sénégal. Il souligne également l’article 5 du Règlement n°05/CM/UEMOA sur l’harmonisation des règles régissant la profession d’Avocat, qui stipule que « les Avocats assistent leurs clients dès leur interpellation, durant l’enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la gendarmerie, ou devant le parquet et qu’à ce stade, aucune lettre de constitution ne peut être exigée de l’Avocat ».
L’Ordre des Avocats considère que le traitement infligé à Me El Hadji Amadou Sall « vient s’ajouter à une transgression tout aussi flagrante de la loi commise, une fois encore, par des officiers et agents de police judiciaire ». Le Conseil dénonce cette situation comme une violation récente de l’article 6 du Règlement de l’UEMOA et de la Division des Investigations Criminelles.
Face à ce qu’il qualifie de « dérives graves et inquiétantes », l’Ordre des Avocats du Sénégal lance un appel solennel « au respect scrupuleux par les pouvoirs publics des droits de la défense et à la cessation immédiate et définitive de toute entrave à l’exercice de la profession d’avocat au Sénégal et aux droits et libertés accordés par la loi ».
Le communiqué se conclut par un avertissement : « Il reste attentif à l’observation des principes et règles de l’État de droit », signifiant ainsi la détermination de l’Ordre des Avocats à défendre les prérogatives de ses membres et, plus largement, à garantir le respect de la dignité de l’Avocat et des droits de la défense au Sénégal.



